: Vidéo "Je suis un migrant" : d'une pirogue fuyant la guerre en Angola à la Coupe du monde, Rio Mavuba se confie sur son histoire
Ancien joueur de l'équipe de France de football, Rio Mavuba est revenu sur son histoire et sa carrière. Brut l'a rencontré.
Il a été champion de France avec le LOSC Lille, joueur international français et a participé à une Coupe du monde. Mais avant cette carrière, Rio Mavuba est né apatride dans un bateau de fortune qui fuyait la guerre civile en Angola. Avant d'arriver à Marseille, son père Ricky était un joueur de football professionnel ayant lui-même participé à la Coupe du monde en 1974 avec le Zaïre, premier pays d'Afrique noire à participer à cette compétition. Une figure paternelle que l'ex international n'a que peu connue - il n'avait que 13 ans quand il est mort - mais qui est restée son "modèle numéro un", comme il le confie : "Même si je n'ai pas pu voir ses matchs ou ses actions, je pense qu'il m’a transmis sa passion naturellement." Un destin tragique qui a pourtant été "un des éléments clés de [sa] carrière." Orphelin - sa mère est morte quand il n'avait que 2 ans - Rio Mavuba se raccroche à sa passion : le football. "Je ne me suis pas apitoyé sur mon sort, justement", explique-t-il. "Ça m’a donné encore plus de force, d’énergie, de caractère."
Grâce au mental, on peut retourner des situations très compliquées
Rio Mavuba
À l'âge de 14 ans, il est approché par la sélection régionale d’Aquitaine mais ne pourra l'honorer faute de papiers français. Une véritable déception pour le jeune homme. "Évidemment, je suis tombé en sanglots parce qu'il fallait se replonger dans des souvenirs qui sont assez douloureux et c'est là où les Girondins ont commencé à m'aider dans mes démarches", se souvient-il. Rio Mavuba reste apatride jusqu'à ses 20 ans, puis entame une carrière avec les Girondins de Bordeaux avec lesquels il gagnera la coupe de la Ligue en 2007, avant de rejoindre le LOSC jusqu'en 2016. Mais c'est en 2014 qu'a lieu sa véritable consécration. Le jour de la fête des pères, il porte le maillot de l'équipe de France face au Honduras pendant la Coupe du monde au Brésil. "Ce 15 juin 2014, il restera gravé parce que j'ai eu la chance, 40 ans après mon père, de jouer un match de phase finale de Coupe du monde", témoigne-t-il. "Même si je n'ai joué qu'un match, ça reste quand même l'une des plus belles choses que j'ai pu faire. Étant donné le parcours, c'est une fierté de pouvoir aider et représenter le pays qui t'a donné une chance, qui t'a accueilli."
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