Terrorisme : au Sahel, la France ne doit pas "renoncer à la coopération et ne faire que la guerre"
Benoît Hamon, ancien ministre et fondateur du mouvement Génération.s, est l'invité des "4 Vérités" de France 2 lundi 2 juillet.
Au lendemain de l'attaque terroriste de la force Barkhane au Mali, Benoît Hamon estime que le Sahel reste "miné par le terrorisme et une pauvreté endémique, notamment à cause du réchauffement climatique". Selon l'ancien ministre, "il ne peut pas y avoir que des solutions militaires. Il doit y avoir des solutions politiques et économiques. La France s'est effacée sur ce point. Les Anglais et les pays scandinaves font davantage".
"Le rôle de la France ne peut pas être simplement de faire la guerre au Sahel et de renoncer à la coopération", affirme-t-il dans "Les 4 Vérités" lundi 2 juillet.
Emmanuel Macron rencontre ses homologues du G5 Sahel en Mauritanie aujourd'hui. "L'objectif à terme est que la sécurité soit assurée par les États africains. Mais ils sont sous perfusion, corrompus et la France s'en accommode parce que ça lui donne un rôle politique", déclare-t-il.
"C'est mieux d'accueillir les gens correctement"
Dans son discours dimanche à Grenoble en clôture de la convention nationale du mouvement Génération.s qu'il a fondé, Benoît Hamon a lancé : "Françaises, Français, (...) vous êtes le grand peuple de la Révolution et de la Résistance, terre d'accueil des républicains espagnols et des boat-people vietnamiens, n'avez-vous, n'avons-nous pas honte ?" Il assume ses propos : "Je ne suis pas d'accord avec cette majorité de Français" (64%) qui veut fermer les frontières aux migrants. "La politique d'accueil serait d'une personne sur 1 500 en France. On ne serait pas capable de faire une place à une personne qui a peur, qui a froid, qui a fui l'exil".
"Les migrants sont-ils moins dangereux ou plus dangereux en clandestinité ? Pour l'ordre public, la santé publique, le principe d'hospitalité, c'est mieux d'accueillir les gens correctement", conclut Benoît Hamon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.