: Témoignage Migrantes sauvées dans la Manche : "On ne réfléchit pas, on fonce", raconte un gendarme
"Quand on arrive, elles ont la tête sous l'eau, on aperçoit que leur dos", raconte au micro de France Bleu Nord mercredi 23 août le gendarme Pierre-Marc de la brigade d'Ecuires (Pas-de-Calais). Le gendarme s'est jeté à l'eau mercredi matin vers 5h30, avec quatre collègues, pour sauver de la noyade une mère et sa fille de huit ans d'origine érythréenne, qui tentaient de rejoindre une embarcation dans la Manche, au large de la plage du Portel (Pas-de-Calais).
"Lorsqu'on arrive [sur la plage du Portel], on découvre nos collègues CRS qui font face à 50 migrants qui souhaitent regagner le bateau et qui se jettent à l'eau", explique-t-il. "On aperçoit au loin une mère et sa fille qui sont en grande difficulté". Le gendarme raconte qu'elles sont parties à la nage pour rejoindre l'embarcation et qu'elles sont très chargées : "Elles ont beaucoup de vêtements sur elles et un gros sac, ce qui rend très difficile la progression jusqu'au bateau".
"On ne s'y habitue pas"
C'est à ce moment-là qu'il décide avec quatre collègues (dont trois policiers) de se jeter à l'eau pour les secourir : "On n'a pas réfléchi. On a vu cette dame et cette fillette qui étaient proches de la noyade. On ne réfléchit pas, on fonce". Une fois dans l'eau, à leur niveau, il remarque qu'elles ont la tête sous l'eau et qu'on ne voit que leur dos : "Je saisis la maman qui est proche de l'évanouissement et je la ramène sur le rivage pour procéder aux premiers secours, pour la maman et l'enfant."
C'est la deuxième fois que le gendarme Pierre-Marc se jette à l'eau pour sauver des migrants dans la Manche : "On ne s'y habitue pas". Aujourd'hui, il se dit fier mais sait que ça risque de se reproduire.
"Dans quelques jours, quelques semaines, elles vont réitérer et tenter à nouveau cette traversée si périlleuse et elles vont prendre énormément de risques. C'est sans fin."
Le gendarme Pierre-Marcà France Bleu Nord
Toutes les deux ont été transportées au centre hospitalier de Boulogne. Dans un communiqué mercredi soir, le préfet du Pas-de-Calais remerciait les gendarmes et policiers qui ont sauvé la mère et sa fille.
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