SOS Méditerranée lance un appel aux dons pour l'Aquarius, dernier navire au secours des migrants cet hiver

L'association SOS Méditerranée a lancé, lundi 5 décembre, un appel aux dons alors que son bateau, l’Aquarius, est le seul navire humanitaire privé au large de la Libye, depuis 48 heures. Il doit couvrir les 400 km de côtes d’où partent des embarcations de fortune chargées de migrants. 

L'Aquarius en mode solitude

Il y a encore quelques semaines, une dizaine de navires se partageaient les opérations de secours. Mais par manque de moyens ou parce qu’ils ne sont pas adaptés à la navigation hivernale, certains bateaux ont dû rentrer au port. D’autres navires font une révision, après une année de service, ainsi que l’explique Stéphane Broc’h, marin-sauveteur sur l’Aquarius. "Ce ne sont pas forcément des bateaux récents. Il est nécessaire qu’ils aillent faire un temps de chantier pour mettre les installations à jour, faire des améliorations et pour mieux travailler l’année prochaine. Du coup, on se retrouve seul."

Le problème, c’est que l’Aquarius devra aussi s’absenter de la grande zone de repérage des migrants, prévient Sophie Beau, cofondatrice de SOS Méditerranée. "Lorsque nous irons en Sicile pour du ravitaillement ou quand nous ramènerons les rescapés en Italie, nous ne pourrons pas être sur zone. Les allers et retours en Italie peuvent prendre quatre jours. Il n’y aura donc pas de bateau de sauvetage sur place, ce qui est terrible", explique-t-elle.

Peu d'aides publiques

L’Aquarius, qui a réalisé 42 opérations de sauvetage pour secourir plus de 10 000 personnes depuis mars 2016, est lui-même en sursis. Il n’y aura plus d’argent dans les caisses d’ici février 2017. C’est pourquoi l’association SOS Méditerranée lance un appel aux dons afin de poursuivre sa mission. "Au départ, on nous a dit que c’était un pari fou, parce que le projet coûte extrêmement cher, 11 000 euros par jour", rappelle la cofondatrice de l'association, précisant que l'idée, issue de la société civile, a pourtant été rapidement mise sur les rails. "Mais les fonds pourraient manquer. Il y a trois mois financés", prévient Sophie Beau. "Après nous n’aurons plus les fonds pour poursuivre cette mission", poursuit-elle

Comme l'an passé, un appel aux donateurs est lancé. "Nous en appelons à la mobilisation de l’ensemble de la société civile, et pourquoi pas des pouvoirs publics qui ne représentent que 1% de nos financements, alors que nous sommes allés taper à toutes les portes", précise Sophie Beau.