Près de 300 migrants évacués d'un campement installé à Saint-Denis
Certains migrants de Saint-Denis se seraient retrouvés là après avoir tenté, sans succès, d'être accueillis dans le centre parisien de la porte de la Chapelle.
Environ 300 migrants ont été évacués, vendredi 16 décembre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Leur campement était installé à quelques centaines de mètres à peine du centre d'accueil ouvert il y a un mois à Paris pour éviter la reconstitution de nouveaux campements.
En début de matinée, Soudanais, Afghans et Erythréens ont commencé à rassembler leurs affaires dans le calme, alors que les forces de l'ordre démontaient les 270 tentes du campement. Entre 700 et 750 migrants étaient attendus au départ, mais seulement 300 personnes étaient finalement présentes à l'arrivée du premier bus aux alentours de 10 heures, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis.
"On ne va pas nous reconduire à la frontière ?"
"J'ai risqué ma vie pour venir ici. J'ai traversé la Libye et la mer pour retrouver mes droits", raconte Khaled Abdallah, un Soudanais de 22 ans, qui semble soulagé à l'idée d'être enfin pris en charge. "Je ne m'attendais pas à ce que se soit aussi dur, le froid, l'humidité", avoue-t-il.
"Je suis réfugié", lance un Afghan, brandissant ses papiers. "On ne va pas nous emmener dans un centre pour nous reconduire à la frontière, non ?" s'inquiète-t-il. Selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, les migrants seront dirigés vers "des structures collectives", deux gymnases ayant notamment été réquisitionnés dans le département, et un troisième à Paris.
Des camps qui se reconstituent sans cesse
L'évacuation a été décidée pour "des raisons de salubrité et de sécurité", a expliqué la préfecture. "L'objectif n'est pas de faire seulement de la mise à l'abri et de l'hébergement mais de réaliser un examen de l'ensemble des situations individuelles afin de les orienter".
L'opération, qui s'est terminée aux alentours de 10h30, intervient un peu plus d'un mois après l'ouverture à Paris d'un centre d'accueil pour migrants, à l'initiative de la maire Anne Hidalgo, destiné notamment à mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements sauvages à mesure qu'ils étaient démantelés, dans le nord de la capitale.
Selon plusieurs témoignages, certains migrants de Saint-Denis se sont retrouvés là après avoir tenté, sans succès, d'être accueillis dans le centre parisien, situé porte de la Chapelle.
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