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Paca : les autorités sanitaires renoncent à demander aux hôpitaux psychiatriques d'aider à expulser les sans-papiers

Face à la polémique, l'Agence régionale de santé de la région a annulé un courrier envoyé en décembre aux établissements psychiatriques où elle leur demandait de coopérer à la procédure visant des patients sans-papiers.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le centre psychiatrique de la Conception, à Marseille (Bouches-du-Rhône).  (MAXPPP)

Les autorités sanitaires rétropédalent. Face à la polémique, l'Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur a annulé, jeudi 4 janvier, un courrier envoyé aux établissements psychiatriques. Elle leur demandait de coopérer à la procédure d'expulsion visant des patients sans-papiers.

Selon Libérationla ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a désavoué l’ARS en lui demandant de retirer sur-le-champ cette directive. Contacté par LCI, le ministère assure qu'il s'agissait d'une "initiative malheureuse".

Un courrier envoyé le 7 décembre

"Il s'agissait d'une initiative de l'ARS-Paca, mais la procédure a été retirée aujourd'hui", confirme à l'AFP Valérie Bourgeois, responsable de la communication de cette administration, précisant que "la direction a décidé de ne pas commenter cette décision".

L'ARS-Paca a ainsi refusé d'expliquer les raisons de ce courrier, révélé par le site spécialisé Hospimedia. De même, elle n'a pas spécifié si cette démarche leur avait été demandée ou s'il s'agissait d'une initiative indépendante.

Ce courrier, envoyé par l'ARS-Paca le 7 décembre, demandait aux établissements concernés de faire signer aux migrants en situation irrégulière dans leurs services, dont la mesure de soins sans consentement (hospitalisation d'office) serait levée, le document leur notifiant leur obligation de quitter le territoire. Document que l'établissement devait ensuite envoyer à l'ARS. A charge, pour celle-ci, de le transmettre à la préfecture.

Risques d'"amalgames"

Cette requête avait commencé à susciter la polémique parmi le personnel de ces établissements. Dans un communiqué commun du 29 décembre, le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) avaient ainsi affirmé qu'"être aux ordres du ministère de l'Intérieur ne (faisait) pas partie des vœux de la psychiatrie publique".

La psychiatrie publique ne doit pas devenir "l'auxiliaire de la (non) politique d'immigration", s'insurgeait également ce communiqué.

L'instruction de l'ARS nous avait "énormément surpris", commente le président du SPH, le docteur Marc Bétremieux, dans la mesure où "le préfet a tous les éléments" concernant les patients hospitalisés sans consentement, "déjà repérés". Plus généralement, Marc Bétremieux déplore les risques d'"amalgames", entre maladie mentale, dangerosité et immigrés clandestins.

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