Finistère: la difficile intégration de migrants venus de Syrie
Une famille syrienne a été installée à Quimper (Finistère) depuis 18 mois. L'État les accompagne financièrement, mais il reste beaucoup d'obstacles à dépasser au quotidien.
En Grèce, ils avaient été parqués des mois après avoir survécu à la Méditerranée en radeau. Depuis 2015, les parents Shehada, leurs trois fils et leur fille fuient la guerre en Syrie. L'an dernier à Athènes, la famille a été retenue pour être relocalisée en France. L'État l'a envoyée à Quimper (Finistère). La première année a été difficile.
Pendant six mois, le centre d'accueil des demandeurs d'asile fournit un appartement et 700 euros par mois pour vivre à six. L'hiver est long. L'apprentissage de la langue française est laborieux. Un an après, les Shehada ont maintenant le statut de réfugié. Le contrat d'accueil républicain leur octroie 200 heures de français pour chercher un travail. "C'est totalement insuffisant", selon la formatrice. Infirmier diplômé en Syrie, Ali Shehada devra payer une formation complémentaire en français s'il veut trouver un emploi. Le père dirigeait un cabinet d'architecte en Syrie.
La famille divisée
Après six mois en appartement d'urgence, les Shehada ont droit à un logement social payé en grande partie par les APL. La famille perçoit également le RSA : 900 euros par mois pour les parents et la fille mineure. Le père remercie la France, mais il veut renter en Syrie dès que possible pour rebâtir son pays et sa maison ravagée. Les fils ont déjà des petits boulots dans le BTP et ne veulent pas rentrer en Syrie par crainte d'être enrôlés dans l'armée.
La famille patriarcale traditionnelle pourrait éclater. La fille de 15 ans veut également rentrer en Syrie. Elle va au collège et a des copines. Mais en un an, une seule l'a invitée. Le père n'a qu'un ami, un retraité d'origine algérienne. En 18 mois en France, la famille Shehada a été accueillie, mais pas intégrée.
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