Méditerranée : le nombre d'enfants migrants est en hausse, "un contexte migratoire qui se détériore assez dramatiquement", selon SOS Méditerranée
"Nous constatons de plus en plus de sauvetages d'enfants en Méditerranée, et un contexte qui se détériore assez dramatiquement", explique vendredi 29 septembre sur franceinfo Carla Melki, directrice adjointe des opérations de l'organisation SOS Méditerranée. Selon l'Unicef, 11 600 mineurs non accompagnés ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et septembre 2023, soit 60 % de plus que sur la même période l'an dernier. Il s'agit principalement de départs depuis la Tunisie et la Libye.
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"Dans les années précédentes, on avait moins de 20 % de mineurs non accompagnés ; cette année, plus de 35 % des personnes rescapées à bord de l'Ocean Viking [ndlr : navire de sauvetage de l'organisation SOS Méditerranée] sont des mineurs non accompagnés", précise Carla Melki. "À titre d'exemple, cet été, nous avons eu une opération de sauvetage où 80 % des personnes rescapées étaient des enfants de moins de 18 ans".
À la descente du bateau, ces mineurs non accompagnés sont signalés aux autorités du port d'arrivée. "Nous avons une équipe de protection, en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge", pour prendre en charge ces enfants et adolescents secourus, explique Carla Melki.
Un travail en collaboration avec les autorités italiennes
Face à des "conditions de traversée extrêmement difficiles", Carla Melki appelle à mettre en place "une opération de sauvetage européenne, c'est ce que SOS Méditerranée demande depuis des années". Selon elle, "il est nécessaire de faire reconnaître cette crise comme une crise humanitaire, et non pas seulement une crise migratoire". "Il est important qu'on ait une coordination humanitaire qui se mette en place sur la Méditerranée centrale, comme on peut l'avoir sur toute autre crise humanitaire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui".
"Depuis les changements dans la politique migratoire en Italie, notre méthodologie de travail a un peu changé, mais en parallèle, face à cette augmentation importante du nombre de traversées, un travail en collaboration s'est mis en place cet été avec les autorités italiennes qui ont eu besoin de notre présence, car elles ont été assez débordées par ce nombre de traversées", conclut-elle.
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