Marche solidaire pour les migrants reliant Vintimille à Calais : "Ces blocages de frontières sont une illusion"
Selon François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants, il y a des dispositifs "extrêmement lourds, coûteux et inefficaces" aux frontières, qui obligent les réfugiés à prendre des risques, en traversant les montagnes ou en payant des passeurs.
Une marche solidaire pour les migrants est organisée pour la seconde fois à l’initiative de l’association l’Auberge des migrants. Reliant Vintimille à Calais, un premier groupe de relayeurs est parti de la frontière italienne à 7 heures dimanche 28 avril. D'autres marcheurs prendront le relais de ville en ville, et ainsi de suite jusqu'à atteindre Calais le 8 mai prochain. Cette action a pour but de dénoncer les blocages de frontières, explique sur franceinfo François Guennoc, vice-président de l’association l'Auberge des migrants.
franceinfo : Que voulez-vous dénoncer à travers cette marche solidaire ?
François Guennoc : Il y a des dispositifs extrêmement lourds, coûteux et inefficaces aux deux frontières, à la frontière franco-italienne, ici près de Vintimille, et à la frontière franco-britannique, à Calais (...) Ça oblige les réfugiés à prendre des risques, en traversant les montagnes ou en payant des passeurs. Ces blocages de frontières sont une illusion, on veut faire croire à l'opinion publique qu'il est possible d'empêcher les gens de traverser les frontières et de demander l'asile, comme ils en ont le droit. Ce dispositif existe depuis trois ans à la frontière franco-italienne. À Calais depuis beaucoup plus longtemps, et il se renforce. À Calais, il y a de plus en plus de grillages, de murs, de drones, toutes sortes de systèmes. Ça freine les passages mais ça ne les empêche pas complètement, les gens finissent par passer et ça coûte extrêmement cher.
Ca ne sert donc à rien ?
C'est inefficace, et surtout inhumain. On sait qu'il y a des morts à la frontière, des gens électrocutés, écrasés par des camions. Les gens qui vivent à la frontière vivent également dans des conditions terribles. À Calais, les conditions de survie sont extrêmement difficiles.
Quel accueil pensez-vous recevoir à l'occasion de cette marche, dans les villes que vous allez traverser ?
On retrouve un petit peu la même ambiance que l'année dernière : il y a des associations qui se mobilisent pour nous héberger, des maires qui ne sont pas du tout hostiles à ce type d'initiative. On n'espère pas faire changer la politique du gouvernement, mais on crée des liens un peu partout avec des gens qui aident les migrants, individuellement ou à travers des associations. La France solidaire existe. Ici ou là, on a des dialogues avec des gens qui ont peur de l'afflux de migrants et qui pensent qu'on n'a pas les capacités de les accueillir. Les arrivées de migrants aujourd'hui sont beaucoup moins importantes qu'il y a deux ou trois ans, on a la possibilité de les accueillir et ça coûte plus cher d'essayer de les empêcher de passer et de mettre des policiers dans des dispositifs que de les accueillir.
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