Marche solidaire des migrants : "On ne ressent pas un rejet, mais parfois une incompréhension"
La marche a relié la frontière franco-italienne à la ville portuaire où vivent actuellement plusieurs centraines de migrants.
Alors que le nombre de migrants disparus en mer a encore augmenté - presque 180 morts en une semaine selon les gardes-côtes libyens, une marche solidaire partie de Vintimille, en Italie, il y a deux mois, est arrivée samedi 7 juillet à Calais. Elle rejoindra demain l'Angleterre. Parmi les marcheurs, Gilles Gautier, bénévole de l'association Utopia 56 créée en 2015 pour venir en aide aux migrants, répond aux questions de franceinfo.
franceinfo : Comment avez-vous été accueillis par la population sur votre parcours ?
Gilles Gautier : On a reçu un très très bon accueil. Généralement, nous avons été accueillis par les réseaux d'associations locales. Parfois on a pu constater quelques refus de notre action sur le bord de la route, mais rien de bien marquant. On ne ressent pas un rejet, mais parfois une incompréhension. On nous pose beaucoup de questions : qui sont les migrants, pourquoi ils viennent...Moi j'aime être face à des personnes qui posent ce genre de questions car on peut ouvrir un débat qui est habituellement difficile à aborder, qui permet de mieux comprendre la problématique et permet aux gens de se faire une opinion. Souvent, il n'y a pas de rejet.
Pensez-vous que cette marche qui arrivera demain en Angleterre va permettre de faire bouger les lignes politiques en France et en Europe ?
Ça peut permettre d'ouvrir un débat, de faire bouger l'opinion publique. Pour l'instant faire bouger les lignes politiques semble plus difficile, même si la récente décision du Conseil constitutionnel montre que rien n'est acquis.
Que réclamez-vous en tant qu'association ? La libre-circulation des personnes en France, en Europe, l'ouverture de centres d'accueil ?
L'association Utopia 56 est plutôt dans une aide humanitaire immédiate : apporter de la nourriture, des vêtements, un accès aux soins, de l'aide juridique... Le positionnement politique est celui incarné dans notre marche, qui tourne autour de trois points : le déblocage des frontières, la fin du délit de solidarité, qui est désormais acquise, et un accueil digne et humain des réfugiés en France.
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