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L’histoire hors du commun d’un jeune migrant afghan devenu styliste de haute couture

Il a fui l'Afghanistan puis l'Iran à l’âge de 15 ans. Six ans plus tard, Sami Nouri a organisé samedi son premier défilé de haute couture. Franceinfo l'a rencontré.

Article rédigé par franceinfo - Théo Hetsch
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Il y a six ans, Sami Nouri était abandonné par des passeurs en gare de Tours. Aujourd'hui, il parle très bien français et présente sa première collection de haute couture. (THÉO HETSCH / RADIO FRANCE)

Abandonné par des passeurs en gare de Tours alors qu'il n’avait que 15 ans, Sami Nouri a une histoire hors du commun. Aujourd’hui âgé de 21 ans, ce jeune réfugié afghan s’est fait une place dans le monde de la haute couture. Talentueux, pugnace, le styliste organisait son premier défilé samedi 15 juillet au château de Bois-Guy à Parigné, en Ile-et-Vilaine. Franceinfo l’a rencontré.

Le reportage de Théo Hetsch – France Bleu pour franceinfo

Sur les robes de Sami Nouri, des barbelés sont brodés en fil d'argent. C’est la signature de ce jeune artiste de 21 ans, qui a franchi les frontières et qui s'est affranchi de son pays, l'Afghanistan, où son métier est impossible : "Je ne pouvais pas faire ça en Afghanistan ou en Iran. Il faut toujours cacher les femmes. Il ne fallait faire que des manteaux". Le manteau, on en est loin. Il nous montre une longue robe saumon, en soie, tulle et plumes d'autruche. "C’est plutôt une robe sexy. C’est transparent mais on ne voit pas forcément tout. Ça respecte les femmes", explique-t-il.

Il est loin le temps où le petit Sami cousait dans la chambre du foyer à Tours. Six ans seulement ont passé. "Je portais des vêtements que je faisais dans ma chambre au foyer. Ils ont remarqué que je savais travailler. J’ai commencé à envoyer des CV pour faire des stages", raconte-t-il.

Au début j’ai commencé par des petites retoucheries. Au final, je suis rentré chez Galliano, puis Gaultier 

Sami Nouri

Jean-Paul Gautier en fera son protégé pendant trois ans. Sami Nouri séduit tous ceux qu'il rencontre, dont Mickaël Linhoff, copropriétaire du château Bois-Guy à Parigné, qui a pris en charge son premier défilé. Il le repère il y a deux ans à la télévision : "C’était presque intimident", se souvient-il. "Je suis étranger aussi, je fais partie aussi d’une minorité. Il faut aider des jeunes talents, surtout avec un background comme ça. Je suis vraiment très content", confie-t-il. Sami Nouri a également reçu le soutien de nombreuses entreprises du territoire, qui toutes ont participé bénévolement au défilé.

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