Les expulsions d'étrangers en situation irrégulière en hausse de 20% en 2018, annonce le ministre de l'Intérieur
Christophe Castaner, qui a succédé à Gérard Collomb il y a près d'un mois, a fait ce premier bilan après l'entrée en vigueur, mi-septembre, de la loi asile-immigration.
C'est "une reprise nette des éloignements" pour le ministre de l'Intérieur. Christophe Castaner a annoncé, mardi 6 novembre, devant l'Assemblée nationale, que les expulsions d'étrangers en situation irrégulière avaient augmenté de 20% en 2018. "L'entrée en fonction de ce gouvernement a marqué un tournant" dans la lutte contre l'immigration irrégulière, a affirmé le ministre, qui présentait le projet de budget 2019 de l'immigration.
"Après une hausse de 14% en 2017, nous constatons cette année une nouvelle augmentation de 20% des étrangers quittant le territoire national alors qu'ils ne disposent pas du droit de séjour", a-t-il poursuivi. Il y a eu 14 859 éloignements forcés en 2017, selon les chiffres de la Direction générale des étrangers en France.
Un budget immigration à la hausse
Le ministre de l'Intérieur a fait ce premier bilan après l'entrée en vigueur, mi-septembre, de la loi asile-immigration. Porté par l'ancien ministre Gérard Collomb, le texte, à l'origine de vifs débats vise à ramener à six mois le traitement des demandes d'asile, contre 11 en début d'année. L'objectif est de faciliter à la fois l'expulsion des déboutés et l'accueil des réfugiés. Il allonge par ailleurs de 45 à 90 jours la durée maximale de la rétention et facilite l'éloignement pour certaines catégories de déboutés.
L'exécutif jugeait la loi précédente, élaborée peu avant le pic migratoire de 2015, sous-calibrée face aux arrivées (les demandes d'asile sont en hausse de 17% en 2017). "Pour amplifier cette dynamique, des moyens supplémentaires étaient nécessaires - certains préfèrent des paroles", a lancé mardi Christophe Castaner Castaner aux opposants à la loi.
"Depuis octobre 2017, 200 places de CRA (centres de rétention administrative) ont été ouvertes" et pour 2019 un "plan d'investissement" dans ces centres est prévu, à hauteur de 48 millions d'euros, a précisé le ministre. Au total, le projet de budget immigration-asile-intégration est prévu en hausse de 13% à périmètre constant, atteignant 1,58 milliard d'euros.
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