Les Amériques, un nouvel objectif pour l'immigration africaine
Un réseau de trafic de migrants, présumé responsable du naufrage d'une embarcation qui avait fait 19 morts, en majorité des Africains, fin janvier 2019 en Colombie, a été démantelé et ses membres arrêtés, selon l'AFP. D'une manière générale, l'immigration venue d'Afrique a augmenté sur le continent américain au cours de ces dernières années.
La police colombienne avait émis des mandats d'arrestation contre "un réseau composé de huit membres pour association de malfaiteurs, trafic de migrants et homicide".
Ce réseau est présumé responsable du naufrage, fin janvier dans le golfe d'Uraba, d'un bateau en route vers le Panama, avec à bord 34 personnes originaires d'Angola, du Congo et du Bangladesh, et qui avait fait 19 morts, dont dix enfants, selon le communiqué de la police. Ce bateau faisait partie d'un groupe de quatre embarcations, d'une capacité maximale de 29 personnes chacun, parti de la plage de Capurgana, dans le département du Chocho (nord-ouest, frontalier du Panama).
Selon l'enquête, le naufrage a eu lieu de nuit à cause de l'état éthylique du pilote et "de la surcharge de l'embarcation".
Le réseau, qui opère depuis 2015 en Colombie, est soupçonné de réceptionner les migrants à la frontière entre l'Equateur et la Colombie, puis de leur faire payer leur transfert au Panama, avant qu'ils poursuivent leur périple vers les Etats-Unis, selon le directeur de la police, le général Oscar Atehortua.
Le golfe d'Uraba, situé en Colombie, tout près de la frontière avec le Panama, est l'un des principaux points de transit des migrants africains, asiatiques et haïtiens qui tentent de rejoindre les Etats-Unis par la mer des Caraïbes, en passant par l'Amérique centrale.
Depuis le début de l'année, la marine nationale colombienne a récupéré 84 naufragés en vie et 13 morts. En 2018, les autorités colombiennes ont démantelé plus de 15 bandes de trafiquants de migrants, selon le général Atehortua.
Les Amériques, un nouvel objectif pour les migrants africains
"Devant la difficulté d’atteindre l’Europe, certains migrants africains choisissent de tenter leur chance en Amérique latine. En Equateur et en Argentine, les autorités ont fait preuve d’ouverture, mais la vie quotidienne demeure compliquée pour ces exilés souvent sans papiers et discriminés", rapportait Courrier International en janvier 2019.
Le Brésil est une autre destination pour ces migrants. En mai 2018, ce pays a accordé des visas humanitaires d'un an à 25 Africains subsahariens arrivés du Cap-Vert après un mois passé en mer dans un catamaran.
"Au cours des dernières années, des dizaines de milliers de Sénégalais, de Guinéens, de Nigérians et d’Angolais se sont installés au Brésil", explique de son côté RFI. Motif : ils reçoivent à leur arrivée un récépissé qui les autorise à travailler. Ceux qui sont musulmans sont parfois embauchés dans l'industrie agroalimentaire halal. Mais là comme ailleurs, ils "devront travailler longtemps (...) pour rembourser leurs dettes parfois importantes".
Du Brésil, quelques-uns partent tenter leur chance en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, selon Jeune Afrique, l'immigration en provenance d'Afrique "a plus que doublé depuis 2000". Résultat : au premier semestre 2017, 2,1 millions d'Africains résidaient aux USA, "légalement ou non".
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