Mur "anti-intrusions" à Calais : la mairie interdit les travaux, la préfecture passe outre
La mairie de Calais a pris, lundi, un arrêt pour empêcher la construction d'un mur le long de la rocade, mais la préfecture entend poursuivre les travaux.
La maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), a annoncé, lundi 3 octobre, avoir pris un "arrêté interruptif" des travaux du mur "anti-intrusions" de migrants sur la rocade portuaire de sa ville. Cet arrêté, qui met en demeure la société en charge des travaux de les "interrompre", n'est pas suspensif, mais Natacha Bouchart s'était déjà déclarée prête se battre "avec les armes juridiques en (sa) possession".
De quel mur parle-t-on ?
La construction de cette barrière semi-végétalisée, entamée le 20 septembre, vise à protéger les accès au port de Calais (Pas-de-Calais) des intrusions répétées de migrants sur les voies, qui essaient de monter à bord des camions en partance pour l'Angleterre. Financée par le Royaume-Uni (2,7 millions d'euros), elle a été initiée par l’Etat et la SEPD, exploitant du port de Calais. Ce mur de 4 m de hauteur et 1 km de long doit prolonger les grillages déjà installés sur la rocade près du port.
Pourquoi la maire de Calais s'y oppose-t-elle ?
D'abord favorable à la construction de ce dispositif, Natacha Bouchart estime à présent que ce mur "n'a plus lieu d'être", François Hollande ayant annoncé le démantèlement de la "jungle" de Calais.
Natacha Bouchart avait écrit au président de la République, à la suite de sa visite à Calais le 26 septembre, pour lui réclamer de nouveau l'interruption des travaux, trois jours après avoir menacé de prendre un tel arrêté. Dans son communiqué publié lundi, la maire de Calais explique avoir pris cet arrêté "en l'absence de réponse satisfaisante de la part de l'Etat" et de la société chargée de la construction. L'arrêté "est en cours d'affichage sur le site concerné", précise-t-elle.
Elle fonde sa demande sur des "entraves au code d'urbanisme et de l'environnement", évoquant notamment le fait que le secteur concerné est "classé en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, devenu site classé remarquable". "Les Calaisiens en ont ras-le-bol de voir des barrières et des barbelés partout, on se sent complètement enfermé", avait-elle également déclaré.
Que répond la préfecture ?
La préfecture du Pas-de-Calais, qui défend l'efficacité du dispositif, a immédiatement répliqué. Elle prendra "dès ce soir", "un arrêté suspendant l'arrêté municipal interruptif de travaux afin de permettre la poursuite des travaux du mur végétalisé".
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