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Hongrie : la campagne anti Soros menée par le gouvernement exaspère une partie des Budapestois

Accusé par le gouvernement de droite conservatrice hongrois de vouloir faire venir des milliers de migrants en Europe, le milliardaire américain George Soros fait l'objet d'une campagne d'affichage qui fait polémique.

Article rédigé par franceinfo, Florence La Bruyère - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le gouvernement de droite conservatrice de Viktor Orban a lancé un nouveau volet de sa campagne contre George Soros, américain d'origine juive hongroise, dont le visage mi-rieur, mi-grimaçant a été placardé dans tout le pays, accompagné de la légende "Ne laissez pas Soros rire le dernier". (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Il est devenu la bête noire du Premier ministre Viktor Orban. George Soros, homme d'affaires d'origine juive hongroise, a fait des dons aux hôpitaux hongrois, donné des bourses aux étudiants roms, créé une université internationale à Budapest. Il subventionne aussi des ONG qui défendent les droits de l’homme et notamment les droits des demandeurs d’asile.

Le gouvernement de droite conservatrice hongrois l'accuse de vouloir faire venir des milliers de migrants en Europe et a lancé contre lui une vaste campagne d'affichage dans tout le pays. Une campagne qui n'est pas du goût d'Eszter. Dans une avenue de Budapest, elle décolle à la truelle les affiches collées sur des panneaux géants. "On nettoie la ville ! On n’aime pas ces affiches mensongères et pleines de haine", explique-t-elle.  En salopette bleue et chaussures de tennis, Marta Solymar est elle aussi scandalisée par ces milliers d’affiches qui ont envahi la ville. "Je suis vraiment bouleversée. Je me sens offensée tous les jours", lance-t-elle.

Vous voyez ces affiches partout dans Budapest ! Ce monsieur est un bienfaiteur, pas un ennemi. C’est démagogue, dégueulasse !

Marta Solymar

à franceinfo

Une campagne aux relents d’antisémitisme

Sur une affiche, qui est un montage, George Soros est un marionnettiste qui fait bouger un pantin. La marionnette n’est autre que le chef du Parti socialiste hongrois. Le cliché rappelle les caricatures des années 30, où les Juifs étaient présentés comme des manipulateurs. Pour Robert Vass, le gouvernement hongrois envoie un message antisémite : "Il diffuse ce message codé et ensuite ça pousse les gens à écrire "sale juif" sur les affiches, à mettre des étoiles de David. C’est le but du jeu." Sympathisante de Viktor Orban, Klara Lajos ne voit au contraire aucun problème dans cette campagne du gouvernement. "Ce multimilliardaire américain finance les gens qui invitent les migrants à venir chez nous ! Il donne de l’argent aux partis et aux associations qui font ça", accuse-t-elle.

Après le tollé suscité par l’affaire, le gouvernement a fait retirer quelques affiches du centre-ville. Il ne veut pas attirer l’attention des athlètes qui viennent participer aux championnats du monde de natation. Cela n’empêche pas le pouvoir de continuer sa propagande contre George Soros, à la télévision et à la radio.

Reportage à Budapest de Florence La Bruyère

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