Gérard Collomb : "benchmarking" des migrants, les mots qui fâchent
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a employé le terme de "benchmarking" devant les Sénateurs hier, mercredi 30 mai, pour expliquer comment les migrants étudient et comparent les différentes législations à travers l'Europe.
Le ministre de l'Intérieur a-t-il dérapé en évoquant le "benchmarking" des migrants, comme si ceux-ci se comportaient en consommateurs choisissant leur pays d'accueil après les avoir comparés ? "Les migrants aussi font un peu de benchmarking pour regarder les législations à travers l'Europe qui sont les plus fragiles", a-t-il déclaré hier soir, 30 mai, devant les Sénateurs.
"Mourir chez eux, ou survivre ailleurs", l'autre "benchmarking"
Même dans son propre camp, la gêne est palpable, en atteste la réaction de Gabriel Attal, porte-parole de la République en Marche : "S'il y a un benchmark qui est fait aujourd'hui par les migrants, c'est assez simple : c'est mourir chez eux, ou survivre ailleurs. C'est se faire mettre en esclavage en Libye, ou risquer leur vie en Méditerranée. (...) Je n'ai pas à expliquer les propos du ministre de l'Intérieur". Mais au gouvernement, on assume et on partage cet avis : "C'est une évidence que les passeurs, que les migrants se parlent entre eux, et qu'effectivement, on sait bien qu'il ne faut pas faire un appel d'air, parce que sinon, si on dit 'En France, il n'y a pas de soucis pour avoir ses papiers, vous verrez que le migrant viendra plutôt en France'", a argué Christophe Castaner, délégué général de LREM. Si à gauche, la phrase choque, elle convient tout à fait à la droite. Ce soir, Gérard Collomb maintient le fond de son propos et explique qu'il faut harmoniser les législations européennes, mais il évite soigneusement le terme "benchmarking".
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