En Ouganda, les réfugiés congolais ont fui "l’abattoir des hommes"
Depuis décembre 2017, environ 50 000 réfugiés de République Démocratique du Congo ont traversé le lac Albert pour accoster en Ouganda. Ils fuient les violences intercommunautaires dans leur pays.
Les réfugiés viennent de la région de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo, de l’autre coté du lac Albert. Ils attestent tous des violences qui prennent place dans leur région : les maisons incendiées, les villages détruits, les femmes violées, les meurtres … Mugenyi, réfugié congolais de dix-sept ans, raconte : "On tue nos familles, nos frères nos soeurs sont tués, sont massacrés, vraiment, comme des animaux (…) ça devient l’abattoir des hommes." Les réfugiés déplorent le manque de secours de l’État congolais et du gouvernement provincial de l’Ituri.
Dans les camps de réfugiés, l’espoir de rentrer au pays
L’Ouganda est le pays qui accueille le plus de réfugiés en Afrique. Selon le gouvernement, ils sont 1,4 million. Les congolais y obtiennent le statut de réfugié et reçoivent une parcelle de terrain à habiter. Mais la région a du mal à faire face à l’afflux. Dans les centres d’accueil et les camps de réfugiés, où ils sont enregistrés par le Ministère de la Santé, les conditions de vie sont difficiles. Les réfugiés attendent en moyenne trois heures pour récupérer de la nourriture.
Les risques sanitaires sont également élevés : en février, les autorités ougandaises ont annoncé une épidémie de choléra dans la région du lac. Pour éviter les épidémies, environ 800 personnes sont vaccinées quotidiennement par Médecins Sans Frontières. Anne-Cécile Niard, responsable de projet Médecins Sans Frontières en Ouganda, explique : "Tous les enfants sont vaccinés contre la rougeole, la polio et le tétanos, et les femmes en âge de procréer, contre le tétanos."
Mais malgré les conditions de vie difficiles, la plupart restent dans le camp dans l’espoir de retourner en RDC. Joël, réfugié congolais de trente-cinq ans, explique : "Notre patrie, notre pays, notre territoire, notre village, c’est ce qui est notre fierté. Alors nous espérons regagner notre pays lorsqu’il y aura la paix."
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