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Démantèlement du camp de Grande-Synthe : "Ce sont des expulsions illégales", estime l'association Utopia 56

Le camp de migrants de Grande-Synthe, dans le Nord, a été démantelé ce mardi. Des expulsions illégales et inadmissibles pour l'association Utopia 56.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des migrants réunis près des gendarmes pendant l'évacuation du camp de Grande-Synthe le 16 novembre 2021. (DENIS CHARLET / AFP)

Le démantèlement du camp de Grande-Synthe (Nord) mardi 16 novembre "n'est pas une solution", estime Anna, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe. Selon elle, "il faut des voies de passage sûres et légales, vers l'Angleterre pour éviter les campements informels et insalubres, pour éviter les morts dans la mer, pour éviter la violence des réseaux de passage". Selon le préfet de la région Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, "400 étrangers sont mis à l'abri dans le département du Nord et une autre partie dans d'autres régions de France".

franceinfo : Savez-vous où ont été conduits ces migrants ce matin ?

Anna : C’est la problématique. Les personnes ont été obligées de monter dans des bus. Aucune autre solution n’a été offerte à eux et ils ne savent pas dans quelle région de France ils ont été amenés. Ce sont les seules informations que l’on a pour le moment. On sait qu’ils sont montés dans des bus, mais on ne sait où ils vont, ni quelle forme prendra la mise à l’abri. Nous on demande vraiment l’arrêt de ces expulsions comme à Calais. C’est le même combat. Ce sont des expulsions illégales.

Mais ce campement, disent les autorités, était illégal, insalubre, il fallait l’évacuer.

C’est ce que disent les autorités. Effectivement, on n’est pas pro-campement mais en tout cas cette mise à l’abri, de cette façon, avec vol et destruction des affaires personnelles et dans des endroits partout en France, sans savoir la destination au moment de monter dans les bus... Pour nous, c’est inacceptable. Nous n’avons pas d’information et pas de retour pour l’instant sur cette mise à l’abri. On ne sait pas si le dispositif est adapté. En tout cas, l'information qui leur est donnée est extrêmement pauvre. On n'est pas certains que ces personnes soient informées de leurs droits, qu’elles soient informées sur leur droit de demander l'asile en France ou pas. Il y a une vraie désinformation et surtout est-ce que l’information est donnée dans une langue qu’ils peuvent comprendre ? C’est la grande question qu’on se pose.

Savez-vous si une partie d'entre eux demandent l'asile en France ou s'ils veulent aller en Angleterre ?

C'est très variable. Une grande majorité des personnes veulent partir en Angleterre, mais parce qu'en fait c'est leur dernière possibilité. C'est pour ça, ils n'ont rien à perdre. Il y a notamment les accords de Dublin qui font que beaucoup de personnes sont déboutées du droit d'asile dans d'autres pays européens et ne peuvent pas demander l'asile en France. Mais ce qui est sûr, c'est que l'évacuation du campement ce n’est une solution. Ce n'est pas une solution parce que la seule possibilité de ces personnes est de partir en Angleterre. C'est leur seule chance pour accéder à une vie digne. Donc ils vont retenter, ça va continuer.

Pour nous, en fait, la solution est assez claire. Il faut des voies de passage sûres et légales vers l'Angleterre pour éviter les campements informels et insalubres, pour éviter les morts dans la mer et les morts lors des tentatives de passage, pour éviter la violence des réseaux de passage.

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