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"Aquarius" : "C'est un accord qui rend un peu son honneur à l'Europe" selon Jean-Yves Le Drian

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères estime sur franceinfo que l'accord trouvé "fait preuve de solidarité concrète".

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur les marches de l'Élysée le 3 août 2018.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Alors que l'Aquarius va être accueilli à Malte, et que les 141 migrants à bord seront répartis dans l'Union européenne, dont 60 en France, Jean-Yves Le Drian, a estimé sur franceinfo que cet accord "montre que nous pouvons faire preuve de solidarité concrète lorsqu'il y a une volonté commune."

franceinfo : Malte va accueillir le navire et les réfugiés vont être répartis entre différents pays européens, c'est un accord qui a été difficile à trouver ?

Jean-Yves Le Drian : C'est un accord qui finalement rend un peu son honneur à l'Europe. C'est un accord qui a été souhaité par Malte - je pense qu'il faut rendre hommage - et c'est un accord qui a été souhaité par la France, le président de la République, le ministre de l'Intérieur et moi-même. Nous nous sommes beaucoup activés ces dernières heures pour obtenir une coopération européenne sur ce sujet. Un accord qui montre que nous pouvons faire preuve de solidarité concrète lorsqu'il y a une volonté commune. Ce n'est pas par des slogans que l'on peut régler la crise migratoire mais lorsqu'il y a une crise humanitaire, on peut trouver des solutions pragmatiques. C'est la première fois que c'est aussi large puisqu'il y a à la fois Malte, la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, l'Espagne. Tous ces pays se sont mis ensemble pour trouver une solution digne à l'égard de ces réfugiés. La France en accueillera 60 sur les 141 qui étaient sur l'Aquarius.

Est-ce que c'est une solution qui va devenir pérenne ?

Le but c'est d'arriver à éviter que des réfugiés traversent la Méditerranée au risque de mort. L'important c'est de faire en sorte que le triptyque qui a été décidé lors du Conseil européen de fin juin se mette en oeuvre avec efficacité, à la fois pour la protection de nos frontières mais aussi pour l'aide que l'on peut apporter aux pays de départ et aux pays de transit, et aussi pour créer les moyens pragmatiques de régler les crises humanitaires comme celle que l'on constate-là. Ne serait-ce que par le traitement en amont des demandeurs d'asile potentiels pour qu'ils évitent des traversées à risque. Le but c'est d'éviter ces migrations et d'éviter de se trouver devant cette situation. Mais, quand cette situation a lieu, il faut que nous puissions mettre en oeuvre un mécanisme soutenable de sortie de crise humanitaire et c'est l'objectif principal de la France. Il faut faire en sorte que ceux qui peuvent prétendre à l'asile - qui est un droit - puisse le faire et que ceux qui ne peuvent pas y prétendre puissent être raccompagnés humanitairement dans leur pays d'origine avec les autorités de ces pays.

Est-ce que vous espérez convaincre les pays qui ne sont pas dans cet accord comme l'Italie par exemple ou certains pays de l'est de l'Europe ?

Il y aura une réunion de Conseil européen au mois de septembre et nous pensons que l'exemple que nous avons donné-là, c'est une bonne solution qu'il faut rendre pérenne avec à la fois des centres contrôlés et éventuellement des plateformes de débarquement contrôlées, pour qu'il n'y ait pas un retour des drames en Méditerranée. La question migratoire ne peut pas être gérée par les Européens les uns contre les autres. La question migratoire concerne tout le monde.

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