Migrants : l'Autriche va ériger des barrières à sa frontière avec la Slovénie
Après avoir démenti les rumeurs, Johanna Mikl-Leitner, la ministre de l’Intérieur autrichienne, a finalement a annoncé, mercredi en conseil des ministres, la construction de ce qu’elle a appelé des "barrières techniques" . Elles sont censées réguler le flux de migrants qui arrivent depuis la Slovénie, au rythme de 3.000 à plus de 8.000 par jour.
La forme des "barrières", pas encore définie
Des experts sont chargés d'étudier la question et d'élaborer un projet d'ici dix jours. D'ailleurs, la ministre n’a pas donné de précisions sur la nature exacte de ces barrières, mais a exclu l'idée d’une clôture avec des barbelés comme en Hongrie.
A l’issue du conseil des ministres, le chancelier Faymann, partisan d‘une politique libérale d’accueil à l’instar de l’Allemagne, a précisé qu’il n’était pas question de construire une clôture à la frontière. Il a évoqué une sorte de porte avec des parties latérales, soit des barrières sur quelques kilomètres de part et d’autre.
"Rassurer l'électorat, une partie de la presse et l'extrême droite "
Pour François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l’université de Liège, spécialiste des flux migratoires, l'efficacité de ces barrières n'est pas certaine. "Ca dépend à quoi elles servent, explique-t-il. Si le but s'est d'arrêter les flux migratoires, je peux le dire ça ne servira strictement à rien." D'ailleurs la ministre de l'Intérieur autrichienne le reconnaît, cela ne peut uniquement ralentir l'arrivée de migrants.
"On voit bien la crise dans laquelle se trouve l'Europe en ce moment, poursuit François Gemenne. On a fait un espace de libre circulation (...] et on se retrouve maintenant avec des murs et des barrières qui se dressent entre de plus en plus de pays". Pour lui, le but unique de ces barrières est de "rassurer l'électorat, une partie de la presse et l'extrême droite, en donnant l'illusion que l'on fait quelque chose."
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