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Michel Platini a été réélu président de l'UEFA et reçu une ovation mardi au Grand Palais de Paris

Seul candidat à sa succession pour un second mandat de quatre ans à la tête de l'UEFA, il a été réélu par acclamation, debout, des 53 membres des 53 fédérations européennes de football.Michel Platini, 55 ans, est passé d'un large sourire à quelques larmes écrasées le temps d'un bref discours sous les yeux de son père Aldo et de sa femme Christelle.
Article rédigé par Gilles Gaillard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Michel Platini, le 22 mars lors de sa réélection à la présidence de l'UEFA, au Grand Palais à Paris. (AFP - Patrick Kovarik)

Seul candidat à sa succession pour un second mandat de quatre ans à la tête de l'UEFA, il a été réélu par acclamation, debout, des 53 membres des 53 fédérations européennes de football.

Michel Platini, 55 ans, est passé d'un large sourire à quelques larmes écrasées le temps d'un bref discours sous les yeux de son père Aldo et de sa femme Christelle.

Rien à voir avec le climat tendu d'il y a quatre ans, le 26 janvier 2007 à Düsseldorf où le Français avait été élu sur un score serré (27 voix contre 23, deux bulletins non valides, l'UEFA ne comptant à cette époque que 52 membres) face au Suédois Lennart Johansson, alors président sortant.

Aujourd'hui, Platini n'est plus seulement un ancien footballeur de renom, c'est un dirigeant rassembleur, écouté, fin négociateur, qui a su mener ses réformes avec la même habileté que ses coups francs au-dessus des murs adverses sur les terrains autrefois.

"Je me doutais un peu que j'allais gagner"
"L'avantage de cette année, c'est que je me doutais un peu que j'allais gagner, donc j'ai eu le temps de préparer un mot", a-t-il indiqué après sa réélection par acclamation. "Après ma première élection, j'avais surtout remercié les anciens, pris par l'émotion et un élan de nostalgie, j'avais remercié ceux qui m'avaient accompagné dans ma vie, a-t-il poursuivi. Aujourd'hui je remercie ceux qui travaillent à mes côtés et qui m'ont toujours soutenu."

"Je remercie les amis des associations nationales, merci du fond du coeur pour votre confiance", a-t-il dit, en y joignant les membres de l'administration de l'UEFA. "Un petit merci aussi à tous ces héros de la vie ordinaire sans qui il n'y aurait pas eu de Beckenbauer, de Cruyff, de Zidane, de Messi, sans qui il n'y aurait pas eu ces moments de partage, je veux parler des bénévoles et des éducateurs, a ajouté Platini. Ils transmettent des valeurs à nos enfants, les éduquant à travers la plus belle école de la vie et qui rendent notre société un peu meilleure."

Platini a mené à bien une révolution de velours
Traité de révolutionnaire ou de doux rêveur par ses détracteurs lors de son élection il y a quatre ans, M. Platini a tranquillement mené le jeu et ses réformes. Aujourd'hui, le principe d'un fair-play financier a été accepté et c'est une vraie révolution qui s'est faite en douceur: un club ne pourra pas dépenser plus qu'il ne gagne sous peine, par exemple, d'exclusion de la Ligue des champions à partir de la saison 2014-15.

L'ouverture de la Ligue des champions à des petites nations, qu'il prônait il y a quatre ans, est devenue réalité, sans heurts et sans remettre en cause le formidable impact d'une compétition toujours reine sur le vieux continent et au delà.

Et alors que le G14, ce club fermé des puissants du football, s'annonçait comme un farouche adversaire, l'ancien joueur de la Juventus (Italie) a su habilement négocier. En contre-partie du dédommagement des clubs fournisseurs d'internationaux en cas de sélection, il a même obtenu la dissolution du G14 début 2008.

Un contexte pas si facile pour le football européen
D'un autre côté, le football européen a connu son lot de drames, comme la mort du jeune Français Brice Taton en septembre 2009 à Belgrade en marge d'un match d'Europa League, compétition sous l'égide de l' UEFA.

L'attribution de l'Euro-2012 à l'Ukraine et à la Pologne, sur la base d'arrangements passés au sein de son comité exécutif contre lesquels il n'a rien pu faire, fut également un beau cadeau empoisonné. "Ce sera très bien... mais on souffre !" a soufflé M. Platini ces derniers jours avouant que cette souffrance durerait "jusqu'à la finale" de cet Euro. Mais au moins son seconde mandat verra se refermer ce dossier éreintant.

Et après quatre nouvelles années à la tête du football européen ? Beaucoup, comme Pelé récemment, voient M. Platini futur candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA). Il faudra sans doute attendre la fin de son second mandat à l'UEFA pour en savoir plus.

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