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Menaces de boycott du scrutin européen dans les Flandres belges

Plusieurs communes flamandes de la banlieue de Bruxelles menacent de refuser d'organiser les élections européennes du 7 juin. Elles protestent contre le maintien de la circonscription électorale bilingue français-néerlandais de Bruxelles-Hal-Vilvoorde aux alentours de la capitale belge. Elles en demandent la scission.
Article rédigé par franceinfo
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La dernière pomme de discorde entre belges néerlandophones et francophones est couramment désigné par trois lettres : BHV. Développé, le sigle signifie Bruxelles-Hal-Vilvoorde. Il s'agit de l'arrondissement électoral bilingue de la banlieue bruxelloise.

C'est pour en demander la scission en deux entités, une francophone et une néerlandophone que deux de ses communes, Lennik et Affligem, ont annoncé qu'elles refusaient d'organiser le scrutin européen du 7 juin prochain. Le bourgmestre (maire) d'une troisième commune, Overijse, s'est lancé dans une croisade pour convaincre toutes les municipalités flamandes de l'arrondissement de faire de même.

Quel rapport entre une circonscription électorale belge et les élections européennes ? C'est que le BHV est stratégique. Dernier arrondissement bilingue du pays, il est considéré par les Flamands comme l'artifice des francophones pour assoir leur pouvoir.

C'est qu'il se trouve à cheval sur un petit millefeuille administratif. Il est composé de 19 communes de Bruxelles (bilingues) et de 35 communes de la région flamande (néerlandophones). Cette situation permet de présenter dans toutes les communes, y compris donc celles qui sont situées en région flamande, des listes électorales francophones et néerlandophones (alors que dans les autres circonscriptions belges, une seule langue est représentée). Il est également possible à tous les habitants d'aller en justice en français.
_ Or, plus de 100.000 francophones vivent - et votent - dans ces communes flamandes, ce qui, selon les Flamands, fausse le jeu électoral et donne un avantage au finish aux candidats francophones sur l'ensemble de l'arrondissement.

Premier boycott en 2007

Les trois communes réfractaires demandent donc que la Belgique en finisse avec cette situation et qu'elle scinde le territoire en deux entités, une flamande et une francophone, avec interdiction de présenter des listes électorales des deux communautés.
_ Plusieurs communes flamandes de l'arrondissement ont déjà refusé d'organiser les élections législatives en 2007. Mais sans conséquences, puisque la province du Brabant flamand y avait suppléé. Il n'empêche que la Commission européenne a tenu à marquer le coup en demandant des clarifications aux autorités belges sur le respect des principes électoraux.

Grégoire Lecalot, avec agences

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