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Fusillade de Liège : l'otage raconte

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Fusillade de Liège : l'otage raconte
Fusillade de Liège : l'otage raconte Fusillade de Liège : l'otage raconte (France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Une femme a survécu à l'attaque de Liège, hier, mardi 29 mai : elle s'est trouvée face à Benjamin Herman lorsqu'il s'est retranché dans un lycée. Elle a accepté de raconter à France 2 les mots qu'elle a échangés avec l'assaillant. Un témoignage sidérant.

Benjamin Herman, 31 ans, a semé la terreur hier, mardi 29 mai, à Liège (Belgique). Après avoir commis trois meurtres, celui-ci se retranche dans un lycée de la ville, et prend en otage une employée de l'école. Cette femme raconte aujourd'hui ce face-à-face terrifiant avec le tueur, qui commence par lui poser des questions : "D'abord, il a parlé avec moi, il m'a regardé dans les yeux, il m'a dit 'je vais te poser deux questions, raconte l'otage Darifa Imaankaf : tu es musulmane ?', je lui ai dit 'oui, je suis musulmane', il m'a dit 'tu fais le ramadan ?', j'ai dit "oui, je fais le ramadan', et il m'a dit 'regarde-moi, je ne te ferai pas de mal, et écoute ce que je te dirai de faire, tu le fais'. Et il m'a dit : 'moi, je suis belge converti à l'Islam. Puis il a dit trois fois 'Allah akbar'".

"Laisse-les bouillir, laisse-les mijoter"

Dans la cour du lycée, des élèves, des professeurs sont là ; elle tente par des gestes de les alerter, en vain. "Mais en me voyant faire ça avec mes mains, il a tiré une balle sur la fenêtre côté cour, et là j'ai commencé à hurler et à pleurer", témoigne l'otage. Malgré la peur, Darifa veut maintenir le dialogue avec le tueur, tandis que les policiers encerclent dehors le bâtiment. "Je lui ai reparlé tout doucement, en lui disant qu'il était dans une école, qu'il ne fallait pas rester. Il m'a dit 'non, je veux les laisser mijoter ces gens-là', et il me montrait du doigt la police. 'Laisse-les bouillir, laisse-les mijoter'". 30 minutes passent, jusqu'à ce que Benjamin Herman décide de partir, conscient, dit-elle, qu'il n'en sortirait pas vivant. Récit glaçant d'une demi-heure d'angoisse ; malgré son courage, l'otage en est persuadée : c'est parce qu'elle est musulmane qu'elle a eu ce jour-là la vie sauve.

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