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Manifestations et grève nationale ont eu lieu jeudi en Grande-Bretagne contre la réforme des retraites du secteur public

Le mouvement a perturbé de nombreux services publics, des aéroports aux tribunaux, mais ce sont les établissements scolaires qui ont été le plus touchés: 50% à 80% d'entre eux sont restés fermés.Les quatre syndicats qui appellaient à la grève, trois d'enseignants et un de la fonction publique d'Etat, comptaient mobiliser environ 600.000 salariés.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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La grève devrait notamment toucher les gares, comme celle de Waterloo à Londres (cc Hyku)

Le mouvement a perturbé de nombreux services publics, des aéroports aux tribunaux, mais ce sont les établissements scolaires qui ont été le plus touchés: 50% à 80% d'entre eux sont restés fermés.

Les quatre syndicats qui appellaient à la grève, trois d'enseignants et un de la fonction publique d'Etat, comptaient mobiliser environ 600.000 salariés.

Des manifestations ont été organisées jeudi dans des dizaines de villes du pays. A Londres, le défilé a rassemblé quelque 20.000 personnes selon les syndicats, dans une ambiance bon enfant et sans débordement, contrairement aux manifestations étudiantes de novembre et décembre.

Des piquets de grève sont aussi apparus devant des tribunaux, bâtiments gouvernementaux ou administratifs et centres pour l'emploi.

Déjà confrontés à un gel des salaires et à la suppression de 300.000 postes d'ici 2015, fonctionnaires et enseignants sont vent debout contre le projet de repousser l'âge de leur retraite à 66 ans en 2020 (contre 60 ans pour la plupart actuellement) et d'augmenter de 3,2 points de pourcentage leurs cotisations.

Un instituteur: "Ce pays est gouverné par des privilégiés"
Le mouvement, qui a valeur d'avertissement pour le gouvernement du conservateur David Cameron, fait écho à la contestation des mesures d'austérité adoptées ailleurs en Europe, pourrait être le premier d'une longue série, ont averti les syndicats.

"Ce pays est gouverné par des privilégiés, des gens qui gagnent trop d'argent (...) Le fossé entre riches et pauvres se creuse. On pense que ce n'est pas à nous de souffrir pour ça", estime Martin Pitcher, un instituteur interrogé dans la manifestation principale, qui a entraîné l'interruption du trafic sur les principaux axes routiers de Londres.

"On n'a jamais appelé à une grève nationale avant", en 127 ans d'existence, a souligné une porte-parole de l'ATL (l'Association des professeurs et enseignants du supérieur). "Nous ne faisons pas cela à la légère. Nous ne l'avons jamais fait de notre histoire. Mais le fond de l'affaire, c'est que nous nous inquiétons des intentions à long terme du gouvernement dans l'éducation", a indiqué le premier syndicat enseignants.

Le principal syndicat de la fonction publique, Unison, a décidé de ne pas se joindre au mouvement. Il préfère attendre le résultat des négociations en juillet. "Si le gouvernement n'avance pas, on se dirige vers une grève à l'automne", a toutefois mis en garde mardi une porte-parole du syndicat.

Le secrétaire général d'Unison, Dave Prentis, promet alors le mouvement "le plus important depuis la grève générale" de 1926.

Le Premier ministre David Cameron a jugé ces grèves irresponsables, rappelant que les négociations entre les syndicats et les pouvoirs publics n'étaient pas encore achevées.

Le projet de réforme des retraites du secteur public
Le projet de réforme des retraites, toujours en discussion, contraindra les fonctionnaires "à cotiser plus, travailler plus longtemps et recevoir mois une fois à la retraite", selon les syndicats.

Les retraites ne seraient plus calculées sur les derniers traitements mais sur le traitement moyen sur toute la carrière. Le taux de cotisation augmenterait et l'âge de départ à la retraite serait repoussé à 66 ans en 2020, contre 60 ans pour la plupart des enseignants.

La réforme est "essentielle" à cause du vieillissement de la population, sinon "le système des retraites risque de s'effondrer", a mardi le Premier ministre David Cameron.

Elle s'inscrit dans une politique de rigueur drastique décrétée par son gouvernement pour éliminer la quasi totalité du déficit public à l'horizon 2015. Elle s'ajoute au gel des salaires et à la suppression de 330.000 postes dans la fonction publique d'ici à 2015.

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