: Vidéo Guerre en Ukraine : la propagande russe au cœur des foyers
Que savent les Russes, qui vivent aujourd'hui dans un pays presque coupé du monde extérieur, de la guerre en Ukraine ? A quelles sources d'information ont-ils accès ? Avec Marina, une guide touristique francophone, "Envoyé spécial" a suivi l'émission hebdomadaire la plus regardée de Russie.
Dans la banlieue de Moscou, une équipe d'"Envoyé spécial" s'est rendue chez Marina, une guide touristique qui s'exprime en français. Ce dimanche soir, pas question de manquer le rendez-vous hebdomadaire le plus suivi de la télévision russe : Vesti nedeli ("Les nouvelles de la semaine"). Le présentateur, Dmitri Kisselev, est un proche du Kremlin. Il lance un reportage dans le Donbass, l'une des "régions libérées" où la Russie apporte une aide humanitaire dont "les médias étrangers ne parlent jamais".
L'émission martèle le même message depuis des semaines : les soldats russes sont en Ukraine pour y combattre les nazis. Des nazis qui "se comportent pire que des animaux", dénonce le présentateur, tandis que les soldats russes, eux, "ne torturent personne et sauvent des civils". Un discours que Marina a fait sien, malgré la "pitié" qu'elle ressent pour les Ukrainiens : "On sait qu'on ne peut pas vivre à côté d'un Etat qui est devenu si hostile et si agressif contre les Russes... parce qu'ils sont russes. C'est le nazisme qu'on voit renaître."
Maternité bombardée à Marioupol : les médias russes crient à la mise en scène
La journaliste d'"Envoyé spécial" lui montre des images qui ont choqué le monde entier : celles de la maternité de Marioupol, bombardée le 9 mars dernier. Trois personnes sont mortes, dont une femme enceinte et le bébé qu'elle portait. Là encore, Marina adhère à la version officielle : c'est une mise en scène des Ukrainiens. "Aucune femme n'a été tuée là-bas", assure-t-elle, prenant pour preuve un reportage montrant qu'"elle a accouché et [qu']elle est vivante".
En réalité, il s'agissait d'une autre Ukrainienne qui lui ressemble un peu : une blogueuse de mode enceinte elle aussi, et qui a réchappé du bombardement. Les médias russes l'ont présentée comme une figurante qui se serait fait passer pour morte. L'autre femme, elle, est bien décédée avec son bébé... Mais pour Marina, comme pour la majorité de la population russe, c'est impossible, puisque "les soldats russes ne visent pas les civils".
Extrait de "Russie : la guerre des mots", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 28 avril 2022.
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