Ukraine : Londres accuse Moscou de vouloir "installer un dirigeant prorusse à Kiev"
"Selon nos informations, le gouvernement russe cherche à installer un dirigeant prorusse à Kiev, tandis qu'il envisage d'envahir et d'occuper l'Ukraine", a déclaré la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss.
La tension est encore montée d'un cran dans le dossier ukrainien. Le Royaume-Uni a accusé, samedi 22 janvier, la Russie de vouloir placer un dirigeant prorusse à la tête de l'Ukraine et d'envisager "d'envahir et d'occuper" ce pays, au lendemain de pourparlers américano-russes. Ces accusations ont été démenties dimanche par Moscou. "Nous appelons le Foreign Office à cesser de propager des absurdités", a réagi dimanche le ministère des Affaires étrangères russe sur Twitter.
Dans un communiqué abrasif, la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, a dénoncé "l'ampleur de l'activité russe visant à ébranler l'Ukraine". "Selon nos informations, le gouvernement russe cherche à installer un dirigeant prorusse à Kiev, tandis qu'il envisage d'envahir et d'occuper l'Ukraine", a-t-elle ajouté. Le ministère des Affaires étrangères affirme que "l'ex-député ukrainien Ievgeniï Mouraïev est considéré comme un candidat potentiel".
Des accusations jugées "préoccupantes" par les Etats-Unis
Mais il n'est pas le seul : les services de renseignement russes entretiennent "des liens avec de nombreux anciens hommes politiques ukrainiens". La diplomatie britannique évoque les noms de Serguiï Arbouzov (le premier vice-Premier ministre de l'Ukraine de 2012 à 2014, puis Premier ministre par intérim), d'Andriï Klouïev (qui dirigeait l'administration présidentielle de l'ex-chef de l'Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch), de Volodymyr Sivkovytch (l'ancien secrétaire adjoint du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien) ou encore de Mykola Azarov (le Premier ministre ukrainien de 2010 à 2014). "Certains d'entre eux sont en contact avec des agents des services de renseignement russes actuellement impliqués dans la planification d'une attaque contre l'Ukraine", accuse Londres.
Pour les Etats-Unis, ces accusations sont "profondément préoccupantes". "Ce genre de complot est profondément préoccupant. Le peuple ukrainien a le droit souverain de déterminer son propre avenir, et nous sommes aux côtés de nos partenaires démocratiquement élus en Ukraine", a déclaré Emily Horne, porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche.
Ces affirmations britanniques rejoignent certaines informations américaines. Jeudi, Washington avait imposé des sanctions à quatre Ukrainiens, dont deux députés en exercice, accusés de travailler avec les services secrets russes (FSB), invoquant leurs "activités déstabilisatrices" en Ukraine. La Maison Blanche estime qu'une attaque pourrait désormais survenir "à tout moment".
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