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Ukraine : les combats redoublent avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu

Les combats ont fait 28 morts dans la seule journée de vendredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des séparatistes pro-Russes lancent des missiles près de Gorlivka, dans la région de Donetsk, le 13 février 2015. (ANDREY BORODULIN / AFP)

Les chances de succès des accords de Minsk semblent bien minces, vendredi 13 février, à vingt-quatre heures de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu conclu entre Kiev et les séparatistes pro-Russes. Retour sur une journée de combats qui ont fait 28 morts.

28 morts dans la seule journée de vendredi

La ville d'Artemivsk, située à plus de trente kilomètres de la ligne de front, a été la cible d'un bombardement au lance-roquette multiple Grad, qui a tué trois civils dont un enfant de sept ans. Au total, 16 civils et douze militaires ukrainiens ont été tués, selon les derniers bilans ukrainiens et séparatistes.

La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, a fait état de combats faisant rage aux abords de Debaltseve, nœud ferroviaire stratégique à mi-chemin entre les capitales des "républiques" rebelles de Donetsk et de Lougansk, où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées.

Dans le fief rebelle de Donetsk, les tirs d'artillerie sont continus. Mais les combats se déroulent sur toute la ligne du front. "Les drones ennemis ont survolé toute la zone de conflit", a indiqué l'armée ukrainienne.

L'Ukraine "s'attend à une escalade"

"L'Ukraine s'attend à une escalade et prend des mesures pour repousser les tirs", a déclaré le vice-ministre de la Défense, Petro Mekhed, en affirmant que les rebelles allaient tenter de prendre Debaltseve ainsi que le port stratégique de Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov.

Vendredi, le président ukrainien, Petro Porochenko, a profité d'une rencontre avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, à Kiev pour accuser les rebelles prorusses "d'attaquer les accords de Minsk" en bombardant les populations civiles dans l'Est de l'Ukraine. "Malheureusement, après les accords de Minsk, l'opération offensive de la Russie a significativement augmenté", a-t-il déploré.

De son côté, la porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki a accusé Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine, se disant très préoccupée par "les informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l'autre côté de la frontière, de Russie".

Un échec des accords "Minsk 2" évoqué

La "lueur d'espoir" née des accords de "Minsk 2", arraché jeudi au terme de seize heures de négociations semble s'éloigner. A tel point que l'hypothèse d'un échec de "Minsk 2" fait son chemin. "Les accords de Minsk sont en grand danger", a déclaré le président ukrainien.

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande avaient dès jeudi laissé entendre qu'il y aurait des difficultés à appliquer Minsk 2, et ont menacé la Russie de nouvelles sanctions si la trêve n'était pas respectée.

Dans une déclaration commune, les dirigeants du G7 appellent "toutes les parties" à "s’abstenir dans les jours qui viennent d’actions pouvant empêcher le début du cessez le feu". Ils se disent prêts "à adopter des mesures appropriées" contre "ceux qui n'observeraient pas le cessez le feu global agréé ainsi que le retrait des armes lourdes".

De l'avis général, l'accord de Minsk 2 ne permettra de toute façon pas d'instaurer la paix, car il ne prévoit pas de mécanismes concrets pour régler les questions litigieuses, en particulier le contrôle de la frontière, dont 400 kilomètres sont tenus par les rebelles. L'Ukraine et les Occidentaux accusent la Russie d'y faire transiter armes, combattants et troupes régulières. Le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine a d'aileurs reconnu qu'il n'y avait "malheureusement pas de date" fixée pour le retrait des forces étrangères du territoire ukrainien.

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