Ukraine : Ianoukovitch demande l'aide militaire de la Russie
Le président déchu demande à Moscou "l'utilisation des forces armées de la Fédération de Russie pour protéger la population ukrainienne", selon l'ambassadeur russe à l'ONU. Pour Obama, la Russie est "du mauvais côté de l'Histoire".
L'option était "inadmissible" vendredi 28 février, mais pourtant, c'est désormais ce que souhaite officiellement Viktor Ianoukovitch. Le président déchu de l'Ukraine a demandé au président russe Vladimir Poutine l'aide militaire de Moscou "pour défendre la population ukrainienne", a indiqué lundi 3 mars l'ambassadeur russe à l'ONU.
S'exprimant devant le Conseil de sécurité, Vitali Tchourkine a cité un message en ce sens adressé à M. Poutine dans lequel M. Ianoukovitch affirme que "l'Ukraine est au bord de la guerre civile à la suite des événements intervenus à Kiev". "Des vies sont menacées (...) des gens persécutés", souligne le message cité par l'ambassadeur. L'ex-président ukrainien y "demande l'utilisation des forces armées de la Fédération de Russie pour protéger la population ukrainienne". L'intervention russe en Crimée a pour unique objectif de "défendre nos compatriotes et nos citoyens", a également déclaré l'ambassadeur, répétant la position de Moscou.
Pour Obama, la Russie est "du mauvais côté de l'Histoire"
Le président des Etats-Unis Barack Obama a brandi lundi soir la menace de mesures économiques et diplomatiques visant à "isoler" la Russie après son intervention en Crimée. Il existe un consensus pour dire que la Russie a violé le droit international en Ukraine, a assuré le président des Etats-unis.
De son côté, l'UE menace de remettre en cause ses relations avec la Russie. Selon le correspondant de France 2 à Bruxelles, François Beaudonnet, sont concernés le gel d'accords commerciaux et les visas."Si il n'y a pas de mesures rapides et concrètes de désescalade, des ponts seront coupés" avec la Russie, prévient le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il n'exclut pas des sanctions personnelles et ciblées contre le président russe Vladimir Poutine et ses proches. "Nous avons décidé de mettre en œuvre les sanctions contre 'Ianoukovitch et sa bande'", ajoute-t-il. Un sommet européen extraordinaire se tiendra jeudi dans la capitale belge.
La Russie aurait envoyé environ 16 000 hommes en Crimée
Signe de la guerre des nerfs qui oppose l'Ukraine et la Russie, un responsable du ministère ukrainien de la Défense a fait état d'un nouvel ultimatum enjoignant les militaires ukrainiens à se rendre, sous peine d'être attaqués. Une information aussitôt démentie à Moscou comme "un délire total".
Sur le terrain, les autorités ukrainiennes annoncent que toutes les bases ukrainiennes de Crimée sont désormais encerclées par des forces pro-russes. La Russie aurait envoyé environ 16 000 hommes en Crimée depuis le 24 février, selon le représentant de l'Ukraine aux Nations unies.
A Donetsk, dans l'est du pays, des manifestants pro-russes occupent en partie le siège du gouvernement régional. Ils ont aussi pris d'assaut l'administration régionale de ce fief du président déchu Ianoukovitch. Mais l'Ukraine se montre ferme face à Moscou. "L'Ukraine ne cédera jamais la Crimée à quiconque", assure le Premier ministre ukrainien par intérim, Arseni Iatseniouk. En face, Vladimir Poutine a accepté une proposition de dialogue, à l'initiative d'Angela Merkel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.