L'armée ukrainienne abandonne la ville stratégique de Debaltseve aux rebelles pro-russes

Après avoir évacué la ville, l'armée ukrainienne abandonne Debaltseve aux rebelles pro-russes, annonce, mercredi 18 février, le président ukrainien Petro Porochenko. Une partie de ses troupes était encerclée après une puissante offensive des séparatistes sur cette ville stratégique de l'est de l'Ukraine.

Les autorités ukrainiennes ont demandé aux Occidentaux d'infliger une réponse "sévère" à l'égard de Moscou après l'entrée des rebelles pro-russes dans ce nœud ferroviaire important situé entre les deux "capitales" rebelles de Donetsk et de Louhansk. Cette offensive est intervenue au troisième jour de la trêve, arrachée la semaine passée à l'issue des négociations de presque 17 heures à Minsk (Biélorussie) par les chefs d'Etat allemand, français, russe et ukrainien.

Les chars ukrainiens quittent la ville

Un journaliste de l'AFP a constaté que des dizaines de chars, blindés légers et véhicules militaires ukrainiens ont quitté cette ville après dix jours de combats acharnés. "Ce matin, les forces armées ukrainiennes, avec la garde nationale, ont achevé l'opération d'évacuation planifiée et organisée de nos unités militaires de Debaltseve", a confirmé le chef de l'Etat ukrainien à l'aéroport de Kiev.

"J'ai convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense. Maintenant, je pars au front à la rencontre des hommes qui se sont retirés de Debaltseve, a affirmé Petro Porochenko. Ces actions confondent la Russie, qui a demandé, hier, aux soldats ukrainiens de déposer les armes et se rendre."

Berlin condamne cette violation du cessez-le-feu

Le gouvernement allemand a condamné, mercredi, l'action des séparatistes pro-russes dans la ville de Debaltseve. "C'est une violation massive du cessez-le-feu prévu depuis dimanche. (...) C'est aussi très néfaste pour les espoirs de paix dans l'est de l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.

Un nouvel entretien téléphonique doit avoir lieu, mercredi soir, entre le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko.