Guerre Ukraine-Russie : le Comité international de la Croix-Rouge enquête sur le sort d'au moins 23 000 disparus

Il ne s'agit sans doute que de "la partie émergée de l'iceberg", car l'institution humanitaire a reçu plus de 115 000 demandes de recherches de la part de familles.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siège du CICR à Genève (Suisse), le 26 août 2022. (BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / AFP)

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) cherche à "faire la lumière sur le sort de 23 000 personnes ayant disparu" depuis le début du conflit entre la Russie et l'Ukraine, annonce l'institution humanitaire dans un communiqué publié lundi 19 février. "Ouvert en mars 2022, le bureau de l'agence centrale de recherches du CICR pour le conflit armé international entre la Russie et l'Ukraine" se consacre à la recherche des personnes disparues dans chaque camp, "qu'elles aient été capturées, tuées ou séparées des leurs" à la suite des combats, écrit le CICR.

"Le chiffre de 23 000 représente le nombre de personnes – enfants ou adultes – pour lesquelles des membres de leurs familles ont ouvert une requête, précise à franceinfo Achille Desprès, porte-parole du CICR en Ukraine. C'est donc sans doute uniquement la partie émergée de l'iceberg." Au cours des deux dernières années, l'institution a reçu plus de 115 000 demandes de recherches de la part de familles d'Ukraine et de Russie, précise encore le CICR.

Et au 31 janvier 2024, le CICR – avec le concours de plusieurs Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – avait aidé 8 000 familles d'Ukraine et de Russie "à obtenir des informations sur le sort de leurs proches ou l'endroit où ils se trouvaient", selon le communiqué.

Les deux belligérants collectent ces informations

Le bureau de l'ACR pour le conflit entre la Russie et l'Ukraine est le premier du CICR mis en place spécifiquement pour un conflit international depuis plus de trente ans, cette mission est ainsi la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Conformément aux conventions de Genève, les deux pays ont chacun établi un bureau national de renseignements (BNR) chargé de collecter, centraliser et transmettre les informations relatives aux personnes protégées (telles que les prisonniers de guerre et les internés civils) qui se trouvent entre leurs mains, explique le CICR.

Agissant en tant qu'intermédiaire neutre entre la Russie et l'Ukraine, le bureau de l'ACR collecte, centralise et enregistre ces informations, puis les transmet au camp concerné, précise l'institution. Les parties à un conflit international sont "tenues de traiter les personnes qui sont sous leur contrôle avec humanité et de faire en sorte que les morts soient pris en charge de manière digne", rappelle le CICR.

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