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Guerre en Ukraine : sur les réseaux sociaux, des anonymes aident les Ukrainiens à retrouver leurs proches

À Marioupol, ville assiégée et dévastée par les bombardements, de nombreuses familles se retrouvent séparées au gré des évacuations. Grâce au réseau Telegram, des habitants de Moscou leur viennent en aide, quitte à être repérés par les autorités.

Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'application Telegram sur smartphone. (THOMAS TRUTSCHEL/PICTURE ALLIANCE/PHOTOTHEK/NEWSCOM/MAXPPP)

Roman vit à Moscou. Dès le début de la guerre en Ukraine, il y a 26 jours, ce jeune homme de 26 ans s’est tout de suite demandé ce qu’il pouvait faire pour aider : "Je ne peux pas regarder ce qui se passe en Ukraine sans rien faire. Je vois des photos, par exemple, des grands-mères assises devant leurs maisons complètement détruites. Quand on leur demande : vous avez quelque part où aller ? Elles répondent : non, toute ma vie était ici… On ne peut pas être indifférent. Ce sont nos grands-mères, nos mères, nos sœurs. Ça fait mal d’assister à ça."

>> Guerre en Ukraine : "Il n'y a plus de ville, il n'y a plus rien", témoignent des habitants de Marioupol, assiégée par l'armée russe

Alors, avec sa petite amie Valeria, Roman a créé deux chaînes Telegram suivies au total par plus de 8 000 personnes. Des proches d’habitants de Marioupol, la ville portuaire stratégique cible d'importants bombardements de l'armée russe, y postent des photos de membres de leurs familles disparues, avec des numéros de téléphone, des messages comme "Aidez-nous à les retrouver !"

"Au pire, je suis prêt à payer une amende"

Certains habitants de cette ville assiégée sont introuvables depuis le 2 mars. Et parfois, ces bouteilles à la mer fonctionnent, raconte Roman : "C’était deux filles coincées chez elles à cause des bombes. Elles n’avaient plus rien à manger. L’une d’entre elles commençait à avoir de la fièvre. C’était Alina, son prénom. Alina et Marina. Et quelqu’un nous a demandé de les aider à se sortir de là. Et on a réussi,  elles ont reçu de l’aide humanitaire, et depuis, elles ont été évacuées."

Roman dit ne pas avoir peur des autorités russes. "Au pire, explique-t-il, je suis prêt à payer une amende". À Moscou, il a participé aux rassemblements contre la guerre : "Je veux montrer que les gens qui vivent en Russie sont contre cette guerre."

"Moi, je ne suis pas Russe, je suis d’origine polonaise, mais je suis un russophone. Et j’ai beaucoup d’amis ici à Moscou et en Russie qui sont dans l’opposition."

Roman, habitant de Moscou

à franceinfo

Dimanche soir, Roman et sa petite amie Valeria ont réussi à retrouver les membres de la famille d’un petit garçon hospitalisé. Les parents du petit Dimitri, 7 ans, sont mort dans un bombardement. Le garçon ne le sait pas encore mais il aura au moins un endroit où aller quand il pourra quitter Marioupol.

Les réseaux sociaux pour rechercher des personnes en Ukraine : reportage de Virginie Pironon

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