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Guerre en Ukraine : le Pentagone enquête sur une fuite de documents classifiés sur les réseaux sociaux

Ces documents, diffusés cette semaine sur Telegram et Twitter, sont censés détailler la stratégie des Etats-Unis et de l'Otan pour soutenir l'Ukraine, en vue d'une offensive planifiée contre les troupes russes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le Pentagone à Arlington (Virginie). (DANIEL SLIM / AFP)

Comment des documents classifiés qui concernent la stratégie des Etats-Unis et de l'Otan en Ukraine ont-ils pu se retrouver sur les réseaux sociaux ? Washington enquête : le Pentagone tente d'identifier la source de ces fuites de documents classifiés, a révélé jeudi 6 avril le New York Times (article en anglais). Selon le quotidien américain, ces documents datent du début du mois de mars. Ils ne dévoilent pas de plan de bataille précis concernant la contre-offensive ukrainienne attendue dans les prochaines semaines. Mais ils donnent bel et bien un état des lieux des besoins de l’armée de Kiev.

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Par exemple, et c’est une première : ces fuites disent de combien de munitions l’Ukraine a besoin pour utiliser les lance-roquettes Himars fournis par les Etats-Unis. Ces documents donnent également le calendrier des livraisons d’armes et affirment que 12 brigades de combat ukrainiennes (d’environ 4 000 à 5 000 hommes chacune) seraient en train d’être formées. Neuf d’entre elles le seraient par les Etats-Unis. Et elles auraient besoin de 250 chars et 350 véhicules mécanisés.

L'hypothèse d'une manipulation

Les documents publiés se présentent sous forme de photographies de feuilles où figurent des tableaux, des graphiques et des cartes. Pour l’instant, impossible de savoir comment ces informations, partagées sur Twitter et Telegram, ont fuité sur les réseaux sociaux. Des spécialistes du renseignement militaire, cités par le New York Times, estiment qu’ils sont authentiques, mais ils ont apparemment été partiellement modifiés. C’est ce qu’explique le New York Times, et c’est pour ça d’ailleurs qu’ils sont à prendre avec précaution.

Par exemple, les pertes russes sont revues à la baisse. Ces documents parlent de 16 000 à 17 000 morts côté russe – ce serait plutôt 200 000 morts et blessés, selon les estimations du Pentagone. Et les pertes ukrainiennes, elles, sont exagérées. Ces modifications peuvent laisser penser à une tentative de manipulation de la part Moscou. Si cette piste se confirme, il s’agirait d’un des plus gros coups des services de renseignement russes depuis le début de la guerre.

C’est en tout cas la première fois qu’une telle fuite est rendue publique. Voilà qui ne devrait pas améliorer la collaboration entre les services de renseignements américains et ukrainiens. Kiev – qui bénéficie pourtant beaucoup du soutien en la matière de Washington – est assez réticent pour rendre la pareille, de peur, justement, de fuites. Jeudi, les autorités américaines ont tenté de faire retirer ces documents des réseaux sociaux. En vain.

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