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Guerre en Ukraine : la Norvège promet d'être pour l'Europe un fournisseur de gaz "sûr, fiable et prévisible" mais pas de remplacer la Russie

Pour répondre à la demande de l'Union européenne qui souhaite se passer du gaz russe d'ici 2030, le pays scandinave pousse sa production de gaz liquéfié au maximum. Reportage dans l'une des principales usines de traitement, sur la côte Sud-Ouest norvégienne.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'usine de traitement de gaz liquéfié de Kårstø, en Norvège, en mai 2022. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Il tient dans la poche. Un détecteur de gaz nous est donné à notre arrivée à Kårstø pour nous alerter, en cas de danger. Nous sommes au Nord de Stavanger, dans le Sud-Ouest de la Norvège, dans un paysage de fjords. En arrivant par le ferry, à plusieurs kilomètres, on les voit déjà : les flammes des immenses torchères, ces sortes de grandes cheminées qui brûlent le gaz. Elles maintiennent l'équilibre sur le site. Et face à nous, cette impressionnante usine de traitement de gaz naturel - un enchevêtrement de tuyaux, certains monumentaux - qui s'étend sur 108 hectares.

>> Guerre en Ukraine : quelles sont les alternatives au gaz et au pétrole russes pour les Européens ?

"Il y a plus de 1 100 personnes qui travaillent sur place", précise notre guide Ove Tungesvik, porte-parole d'Equinor, la compagnie norvégienne, un important fournisseur de gaz naturel pour l'Europe. Il pointe du doigt les gazoducs qui livrent directement le gaz en Europe. Le gaz liquéfié lui est livré par bateau au monde entier. L'Europe, les États-Unis, la Chine, l'Inde, les bateaux vont partout. "Le site fonctionne actuellement 24 heures sur 24, 7 jours par semaine. Et 25% du gaz naturel norvégien livré chaque année à l'Europe, passe par cette usine", explique le porte-parole.

Produire 117 milliards de mètres cubes, voire plus

La Norvège peut-elle aider à réduire la dépendance de l'Europe au gaz russe ? Depuis le début de la guerre en Ukraine, la question est devenue hautement stratégique. Le pays nordique couvre 20 à 25% des besoins en gaz de l'Union européenne et du Royaume-Uni, contre 40 à 45 % pour la Russie. "Actuellement nous livrons presque tout le gaz que nous pouvons, assure Frode Leversund, PDG de l'opérateur Gassco, la compagnie nationale en charge des infrastructures gazières norvégiennes. Nous avons optimisé le programme de maintenance sur le plateau continental norvégien pour nous assurer de pouvoir livrer autant de gaz que possible. Si l'on remonte à 2017, nous avons produit cette année-là notre volume le plus élevé, soit 117 milliards de mètres cubes. L'année dernière, nous avons livré un peu plus de 113 milliards de mètres cubes. Je suis sûr que nous pouvons revenir au chiffre de 117 milliards. Peut-être même un peu plus".

"Cette guerre est terrible pour nous tous et nous allons faire ce que nous pouvons pour être un fournisseur sûr, fiable et prévisible pour l'Europe dans cette période, mais aussi pour les années à venir."

Frode Leversund, PDG de Gassco

à franceinfo

Une relation de confiance avec ses partenaires européens et la promesse d'une mobilisation de chaque instant côté norvégien mais Oslo ne prétend pas remplacer la Russie dans la fourniture de gaz à l'Union europèenne. L'objectif de l'UE est pourtant de se passer entièrement du Gaz russe avant 2030. Pour faciliter un peu plus les livraisons, un nouveau gazoduc entre la Norvège et la Pologne doit ouvrir à l'automne.

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