Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 10 juin
La France s'est dite prête à aider à lever le blocus du port ukrainien d'Odessa.
La France propose ses services. Elle s'est dite prête, vendredi 10 juin, à aider à lever le blocus du port ukrainien d'Odessa, afin de débloquer les céréales à l'origine d'une crise alimentaire mondiale, alors que des combats meurtriers se poursuivaient dans le sud et l'est de l'Ukraine.
Franceinfo fait le point sur cette nouvelle journée de guerre.
La France propose d'aider à débloquer Odessa
"Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée", a déclaré un conseiller du président Emmanuel Macron. Ces déclarations interviennent alors que le président français recevait vendredi le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine. Ce dernier avait appelé jeudi au déminage du port d'Odessa, et indiqué avoir reçu des assurances de Vladimir Poutine que les Russes n'en profiteraient pas pour attaquer, comme le redoutent les Ukrainiens.
L'invasion russe lancée le 24 février a paralysé les exportations de céréales de l'Ukraine – acteur majeur de ce secteur – et provoqué une flambée des prix des céréales et des engrais, menaçant de crise alimentaire de nombreux pays, surtout africains et moyen-orientaux. Le président français doit se rendre en Roumanie et Moldavie mardi et mercredi, en attendant une visite en Ukraine, dont la date n'a pas encore été fixée, selon l'Elysée.
Des bombardements ukrainiens sur Kherson
Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont indiqué vendredi avoir bombardé des positions russes dans la région occupée de Kherson (sud), dont elles redoutent une prochaine annexion par la Russie. Depuis plusieurs jours, les Ukrainiens font état de combats dans cette région, dont la quasi-totalité est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février.
Les autorités locales mises en place par Moscou réclament haut et fort une annexion. Un des négociateurs russes du conflit a évoqué le 1er juin la prochaine organisation d'un référendum dans les territoires occupés sur cette question, qui pourrait avoir lieu en juillet. Un projet qualifié d'"illégal" par Kiev, et qui rappelle le référendum qu'avait organisé la Russie en Crimée en 2014, avant d'annexer la péninsule dans la foulée.
Les combats sont également intenses dans la région de Mykolaïv, voisine d'Odessa. "Les Russes nous visent à l'artillerie lourde, que ce soit en ville ou dans les villages", a déclaré à l'AFP Vitali Kim, le gouverneur de cette région, tout en se félicitant que les Russes aient reculé ces derniers jours. "Ils ne reviendront pas, nous ne les laisserons pas revenir", a-t-il assuré.
La bataille de Sievierodonetsk se poursuit
Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Sievierodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. "Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une allocution jeudi soir.
Mais les combats se poursuivent dans la ville et les bombardements sont constants, a indiqué vendredi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Il a souligné notamment que le Palais des glaces, un des symboles de la ville, avait été détruit dans un incendie résultant d'un bombardement russe. Après avoir affirmé il y a trois jours que Moscou s'était fixé pour objectif de prendre la ville d'ici au 10 juin, il s'est félicité qu'ils n'aient "pas réussi", sur Telegram.
Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone de l'est de l'Ukraine, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
La condamnation à mort de trois combattants étrangers dénoncée par les Européens et l'ONU
Jeudi, les autorités de la "république" séparatiste prorusse de Donetsk, de la condamnation à mort pour mercenariat de deux Britanniques et d'un Marocain ayant combattu coté ukrainien - Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "consterné" par cette condamnation, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kiev à leur libération. "Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre" et non des mercenaires, a déclaré le porte-parole de Johnson.
Berlin a aussi qualifié de "choquante" cette condamnation, tandis que le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme se disait préoccupé. "Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d'un procès équitable", a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, depuis Genève.
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