Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 28 mars
C'est une première dans le conflit. La Russie affirme avoir abattu, mardi 28 mars, une roquette américaine de longue-portée GLSDB, dont l'Ukraine n'a jamais reconnu officiellement la livraison. Cette munition permet de mener des frappes jusqu'à 150 km. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée sur le front de la guerre.
Moscou a intercepté des roquettes américaines de longue portée
La Russie a affirmé avoir abattu une roquette américaine de longue-portée GLSDB, première confirmation de livraison de ces munitions à l'Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive. L'Ukraine n'a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins.
Les GLSDB (pour "Ground Launched Small Diameter Bomb" en anglais) sont des engins de petit diamètre et de haute précision fabriqués par l'Américain Boeing et le Suédois Saab. Ils peuvent voler jusqu'à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les dépôts de munitions, loin derrière les lignes de front. "La précision des GLSDB est si élevée qu'elles peuvent frapper dans le rayon d'un pneu de voiture", affirme Saab sur son site.
Washington accepte l'idée d'un tribunal spécial international
Les Etats-Unis sont favorables à la création d'un tribunal spécial pour juger "l'agression" russe en Ukraine, avec des fonds et du personnel international mais "enraciné dans le système judiciaire ukrainien". Washington souhaite obtenir "un soutien international significatif, notamment de nos partenaires européens" et que le tribunal soit "localisé idéalement dans un autre pays en Europe".
C'est la première fois que les Etats-Unis, traditionnellement récalcitrants face à la justice internationale, se disent explicitement favorables à la création d'un tel tribunal pour juger des crimes commis depuis l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022. Kiev appelle depuis longtemps à la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes mais sa forme exacte soulève des questions juridiques complexes.
L'Assemblée nationale reconnaît le génocide de l'Holodomor
L'Assemblée nationale a reconnu comme un génocide l'Holodomor, cette famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques, à l'origine de la mort de plusieurs millions de personnes. Dans une résolution adoptée à une quasi-unanimité (168 voix contre 2), les députés ont appelé le gouvernement à en faire de même, pour répondre à la forte attente de Kiev au sujet de ce souvenir douloureux, ravivé par l'invasion russe du pays.
>> Comment la mémoire de l'Holodomor, cette famine provoquée par Staline, a façonné l'identité ukrainienne
Sur Twitter, le président Volodymyr Zelensky a exprimé (en français) sa "reconnaissance envers les députés de l'Assemblée nationale pour cette décision historique". Le texte adopté "reconnaît officiellement le caractère génocidaire de la famine forcée et planifiée par les autorités soviétiques à l'encontre de la population ukrainienne en 1932 et 1933". Il "condamne" ces actes et "affirme son soutien au peuple ukrainien dans son aspiration à faire reconnaître les crimes de masse commis à son encontre par le régime soviétique".
Le CIO ouvre la voie au retour des sportifs russes
Un retour limité, réversible et déjà controversé. Le Comité international olympique a recommandé mardi la réintégration des sportifs russes et bélarusses aux compétitions internationales, sans se prononcer sur leur participation aux JO 2024 de Paris. Alors que l'Ukraine, la Pologne et les pays baltes menacent déjà de boycotter les Jeux olympiques en cas de présence russe et bélarusse, le CIO se prononcera sur cette question "au moment approprié, à son entière discrétion, et sans être lié par les résultats de compétitions qualificatives", a annoncé le dirigeant allemand, se laissant ainsi une complète latitude.
Un Russe condamné parce que sa fille a fait un dessin anti-guerre
Un Russe, séparé de sa fille de 13 ans qui a été placée à cause d'un dessin à l'école contre l'offensive en Ukraine, a été condamné mardi à deux ans de prison et a pris la fuite, ont annoncé les autorités. Cette affaire suscite une vive indignation depuis plusieurs semaines en Russie, devenant l'un des symboles de la répression sans merci contre ceux qui s'opposent à l'opération militaire lancée il y a plus d'un an par le Kremlin en Ukraine.
L'affaire a débuté lorsque la fille d'Alexei Moskaliov, Maria, une collégienne âgée de 13 ans, a fait un dessin en classe montrant des missiles se dirigeant vers une femme et un enfant avec un drapeau ukrainien. Dans un contexte de chasse tous azimuts aux voix critiques de l'offensive en Ukraine, la directrice de l'école a immédiatement alerté la police. Il a été assigné à résidence le 1er mars et sa fille placée dans un foyer et privée de tout contact avec son père.
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