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Guerre en Ukraine : à Kherson, des distributions quotidiennes de vivres et de vêtements chauds pour se relever de l'occupation russe

Près de dix jours après le départ des soldats russes, les habitants de Kherson continuent de manquer de tout. Ils n'ont toujours pas d'eau ni d'électricité. 

Article rédigé par Agathe Mahuet, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Distribution humanitaire, place de la Liberté à Kherson en Ukraine, le 18 novembre 2022.  (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Du matin, jusqu'à la tombée de la nuit à 16h30, la place de la Liberté à Kherson ne désemplit pas. Dans de petits fourgons, les volontaires apportent quotidiennement des cartons pleins de vivres. Les habitants de Kherson se bousculent un peu. "Respectez la file d'attente ! Mais arrêtez de doubler ! Faites la queue !" crient des femmes lassées de rater leur tour.

Près de dix jours après le départ des soldats russes, les habitants n'ont toujours pas d'eau ni d'électricité. Avec ses deux morceaux de pain dans un sac en plastique, Larissa explique que cela fait quatre jours d'affilée qu'elle vient ici chercher à manger, mais sans jamais repartir avec grand-chose. "J'arrive pourtant de bonne heure, dès 8 heures, 9 heures !"

Les prix des produits ont doublé voire triplé 

Dans Kherson libérée, on trouve bien quelques magasins ouverts mais encore faut-il pouvoir payer. "On n'a pas assez d'argent avec nous, parce que nos banques ont été fermées pendant l'occupation russe. Et elles commencent seulement à rouvrir." Et puis les rayons de ces petits supermarchés ne débordent pas vraiment, contrairement aux prix. Tout est deux à trois fois plus cher qu'avant l'invasion russe.

Des paquets de couches plein les bras, pour son bébé et pour la babouchka, Vitali confirme : "Ça valait 400 gryvnas (10 euros) avant la guerre. Maintenant, le paquet est à plus de 1 000 gryvnas." Vitali dit qu'il gagnait bien sa vie avant la guerre, mais il a perdu son travail. Ce père de famille ressent un peu de honte à être là.

Margarita et son papa cherche pour elle des vêtements chauds parmi ceux apportés par des volontaires place de la Liberté à Kherson, le 18 novembre 2022.  (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Au stand de la Croix-Rouge, une autre Larissa piétine pour des médicaments. "On ne trouve plus d’antibiotiques depuis près d'un mois à Kherson !" Les Russes ont pillé les pharmacies en partant. Sa petite santé supporte mal les huit étages par l'escalier. Cela fait des jours que l'ascenseur n’a pas fonctionné. "En plus, on ne peut pas se doucher. On ne peut pas se laver les cheveux. Mais il faut qu'on soit patients !"

Dans des piles de vêtements chauds, aussi, les habitants de Kherson fouillent et se préparent à un hiver glacial. "C'est difficile. L'hiver arrive... Et toujours pas d’éléctricité. Comment j'explique à mes enfants qu’il fait froid chez nous ?" se demande Iana, une mère de famille. "Mais on va résister à tout, conclut Iana. Les Russes n’arriveront pas à nous faire peur." 

Distribution alimentaire à Kherson : reportage d'Agathe Mahuet et Gilles Gallinaro

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