Fin de l’importation du charbon russe par l’UE : concrètement, qu’est-ce que cela change ?
Conformément à la décision prise en avril dernier par ses 27 membres, l’Union européenne n’importe plus de charbon russe à partir de mercredi 10 août. Avec quelles conséquences ? Eléments de réponse.
L’embargo sur le charbon russe fait partie de l’éventail de sanctions visant la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. La mesure, effective mercredi 10 août, a notamment été choisie car plus facile à appliquer qu’un embargo complet sur le gaz ou le pétrole.
Comment remplacer le charbon russe ?
Cette décision oblige l’UE et la France à repenser leur production d’énergie. Avant la guerre en Ukraine, le charbon russe représentait 45 % du total des importations de charbon dans l’Union européenne. Un montant qui atteignait 70 % pour le charbon thermique utilisé dans certaines centrales électriques qui tournent à plein régime notamment en Allemagne, sollicitées en remplacement des centrales nucléaires fermées sous la pression des partis écologistes.
Un rejet du nucléaire au profit de centrales thermiques très polluantes qui concerne d’autres pays européens, et entraînent de fait, une augmentation importante des besoins de l’Europe en charbon. Les importations russes ont néanmoins pu être bloquées assez rapidement car les autres producteurs sont nombreux et disponibles : l’Afrique du Sud, l’Australie, les Etats-Unis et la Colombie.
Quelles conséquences sur la Russie ?
L’Union européenne fonde de grands espoirs sur l’arrêt des importations de charbon russe pour mettre sous pression le régime de Vladimir Poutine. Un vœu sans doute pieux, même si d'autres pays dans le monde, comme le Royaume-Uni ou le Japon, participent à cet embargo.
En avril dernier, au moment où la Commission européenne proposait de se passer dès que possible du charbon produit en Russie, le Parlement européen, soucieux des limites d’un tel processus, avait d’ailleurs surenchéri en demandant un blocage immédiat des importations. Pour des raisons logistiques et de contrats, il a fallu quatre mois avant que la mesure devienne effective.
Un délai néanmoins assez court compte tenu des volumes en jeu. Il faut dire que les exportations de charbon russe vers l’Union européenne représentaient près de quatre milliards d’euros par an.
Toujours est-il que dans le secteur de l’énergie comme dans d’autres domaines, la Russie a déjà trouvé d’autres partenaires pour une grande partie de ses exportations notamment la Chine, l'Inde et l'Iran.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.