En Estonie, les forces de l'Otan s'exercent à la médecine de guerre près de la frontière avec la Russie
"Plus jamais seuls" : il y a 20 ans jour pour jour, l'Estonie, ainsi que les deux autres pays Baltes, la Lettonie, la Lituanie, mais aussi la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie intégraient l'Otan. Leur objectif : se protéger du puissant voisin russe. Deux décennies plus tard, la guerre en Ukraine bat son plein, la menace est on ne peut plus présente.
En Estonie, qui accueille environ 1 400 soldats des forces alliés sur son territoire, les forces de défense tiennent régulièrement des exercices avec leurs partenaires, comme ces derniers jours de mars 2024, près de Tartu, la deuxième ville du pays. C'est sur un ancien site de l'armée de l'air soviétique, à 55 kilomètres de la frontière avec la Russie, que se déroule l'exercice "Sparrow Strike".
Secourir des blessés sur le champ de bataille
Parmi les 300 participants, des Estoniens bien sûr, mais aussi des Lituaniens, des Britanniques, des Américains et des Français. Objectif : prendre en charge ensemble les blessés, du champ de bataille à l'hôpital de campagne. "Les scénarios sont basés sur différentes blessures qui peuvent avoir lieu sur le champ de bataille. Par exemple, des blessures par balles, par éclats d'obus ou des explosions", précise le lieutenant Valter Voomets, du centre pour la médecine de guerre de l'Académie militaire estonienne.
Des conditions d'entraînement au plus près du réel : des vétérans estoniens, qui ont parfois perdu un membre au combat, comme en Irak ou en Afghanistan, jouent les victimes…
Et il faut intervenir au plus vite. "Nous avons des équipes paramédicales de conscrits, nous avons des infirmières et des docteurs réservistes, nous avons des équipes médicales de la Ligue de Défense, qui sont des civils, ainsi que nos partenaires de l'Otan, détaille Valter Voomets.
"C'est une très bonne opportunité de travailler tous ensemble, de se familiariser, parce qu'en cas d'opérations de combats, nous serions tous aux côtés les uns des autres. Plus nous comprenons les procédures de chacun, mieux les blessés sont pris en charge".
Lieutenant Valter Voometsà franceinfo
C'est aussi ce que confirme le capitaine Marie, de la mission française Lynx, basée en Estonie. Entre les différents pays partenaires, les protocoles de prise en charge des blessés ne sont pas toujours les mêmes. "On vérifie les mêmes fonctions vitales, mais ce n'est pas, parfois, tout à fait dans le même ordre. Donc nous apprenons de nouvelles manières de fonctionner et on met cela en pratique dans ces exercices", précise la militaire française.
Des exercices qui ont donc lieu sur le flanc Est de l'Otan… Tout un symbole, dans cette Estonie très fière de fêter ses 20 ans au sein de l'organisation. Mais les forces de défenses estoniennes le rappellent : il ne s'agit pas que de se protéger du puissant voisin, la Russie. Leurs soldats interviennent sous l'égide de l'Otan partout où c'est nécessaire.
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