La Russie possède entre ses mains une arme redoutable : son gaz, la plus grande réserve au monde. Un stock indispensable à l’Europe, car elle en importe beaucoup. 46% de son gaz provient de Russie. C’est même plus de 75% pour de nombreux pays de l’Europe de l’Est. L’Allemagne s’approvisionne à hauteur de 55% en gaz russe. La France autour de 20%. Les tensions actuelles ont déjà un effet sur les prix qui recommencent à flamber. "Aujourd’hui, le marché a pris une dizaine de pourcents. Rien qu’aujourd’hui", explique Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine. Des solutions à court termeEt après ? "Tout va dépendre de la manière dont les événements vont se passer dans les jours à venir. Est-ce qu’il y aura des sanctions ? Est-ce que la Russie va unilatéralement réduire ses livraisons ?", se questionne le professeur. Afin de remplacer le gaz russe, la France pourrait s’approvisionner en Norvège ou en Algérie, mais leurs capacités de productions sont limitées. Autre option, se tourner vers le gaz liquéfié. En cas d’arrêt total des approvisionnements dans les prochaines semaines, l’Union européenne assure pouvoir se passer du gaz russe pour la fin de l’hiver.