Après le "simulacre" de la mort d'un journaliste russe en Ukraine pour piéger Moscou, RSF estime qu'"un État ne doit pas jouer ainsi avec la vérité"
Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a jugé, mercredi sur franceinfo, "lamentable ce nouvel épisode de guerre de l'information extrêmement violente et incessante entre l'Ukraine et la Russie".
La mise en scène de la mort d'un journaliste russe critique du Kremlin pour piéger Moscou par l'Ukraine a été commentée mercredi sur franceinfo par le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Christophe Deloire dénonce une simulation navrante. S'il se dit "soulagé qu'Arkadi Babtchenko soit vivant", il estime qu'"on n'aurait jamais dû avoir la tristesse ou la consternation de l'avoir cru mort".
C'est lamentable ce nouvel épisode de guerre de l'information extrêmement violente et incessante entre l'Ukraine et la Russie.
Christophe Deloire
Pour Christophe Deloire, "on est face à un mensonge d'État de la part des services ukrainiens qui montent un simulacre". Selon le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), "quels que soient les motifs, un État ne doit pas jouer ainsi avec la vérité et avec les faits, a fortiori sur le dos d'un journaliste".
Ce genre d'action "dessert clairement la cause de la liberté de la presse et de la protection des journalistes", juge Christophe Deloire. Pour le secrétaire général de RSF, ce type de pratique favorise l'idée d'un système complotiste et participe à cette difficulté de lutter contre les "fake news" : "Là en l'occurrence, il y a des informations absolument erronées, même des accusations contre un autre État qui ont été perpétrées par le gouvernement ukrainien."
Une action "extrêmement nuisible"
"Pour réagir à la guerre de l'information très dure de la Russie à l'encontre de l'Ukraine, ce dernier doit employer d'autres moyens que monter des opérations comme celle-là", prévient Christophe Deloire. "C'est extrêmement nuisible et je crois qu'il est temps que les Ukrainiens changent de stratégie vis-à-vis des journalistes et de la Russie", conclut-il.
Le journaliste russe Arkadi Babtchenko, annoncé mort mardi soir à Kiev en Ukraine et présenté comme la cible d'un meurtre par balles, s'est présenté mercredi, bien vivant, devant les caméras lors d'une conférence de presse. Depuis près de 24 heures, les officiels ukrainiens accusaient la Russie d'avoir procédé à l'élimination du journaliste, connu pour ses écrits critiques envers Vladimir Poutine, tout en sachant qu'il était bien vivant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.