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"Aider l'Ukraine, c'est nous aider nous-mêmes", estime Nathalie Loiseau, députée européenne Renew-LREM

Nathalie Loiseau dénonce "une vraie guerre sale" de la part de la Russie en Ukraine. La députée européenne Renew-LREM estime qu'il "faut des sanctions sans précédent" contre le le régime de Vladimir Poutine.

Article rédigé par franceinfo
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Nathalie Loiseau, eurodéputée LREM et ex-ministre des Affaires européennes, samedi 3 avril 2021 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew-LREM, présidente de la sous-commission "Sécurité et Défense" au Parlement européen, et ex-ministre chargée des Affaires européennes, estime vendredi 25 février sur franceinfo qu'"aider l'Ukraine, c'est nous aider nous-mêmes". "Ça a un coût pour les Européens, mais le coût de ne rien faire serait beaucoup plus grave", selon Nathalie Loiseau, qui dénonce "une vraie guerre sale" de la part de la Russie.

franceinfo : Comment aider l'Ukraine ?

Nathalie Loiseau : Aider l'Ukraine, c'est nous aider nous-mêmes. Ce sont des milliers de kilomètres, mais c'est à moins de trois heures d'avion de Paris. Ce qui se passe est une guerre en Europe sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, et nous devons être aux côtés de l'Ukraine. Une fois qu'on a dit ça, nous savons qu'il n'y aura pas de troupes américaines en Ukraine. L'idée n'est pas d'envoyer des soldats en Ukraine, mais de tout faire pour faire plier Vladimir Poutine, pour que cette guerre qui est sa décision à lui seul, il en paie le prix, il en soit responsable. C'est ce que font les Européens avec les deux trains de sanctions adoptés cette semaine. Et j'espère qu'on va aller plus loin.

Vladimir Poutine peut-il plier avec ces sanctions ?

Je voudrais que le peuple russe soit convaincu du fait que la Russie a tout à perdre et rien à gagner à une guerre contre un pays qui ne l'a pas provoquée, qui ne l'a pas menacé, qui cherche seulement à pouvoir décider de son avenir, à choisir la démocratie, à choisir un modèle européen. C'est pour ça qu'il faut des sanctions sans précédent.

"L'Union européenne a réagi vite, de manière unanime. Il faut le saluer parce que ça aussi, c'est sans précédent."

Nathalie Loiseau, députée européenne Renew-LREM

à franceinfo

Il y a déjà beaucoup de choses qui sont décidées, des avoirs gelés, des propriétés qui vont être saisies à travers l'Europe, des exportations qui n'auront plus lieu. Ça a un coût pour les Européens, mais le coût de ne rien faire serait beaucoup plus grave. Mettre en place des sanctions va nous coûter en euros. Ne pas les mettre [en place], ça coûterait notre liberté et nos démocraties, parce qu'elles sont attaquées aujourd'hui.

Vladimir Poutine a sous estimé la réponse occidentale selon vous ?

Il a jusqu'à présent sous-estimé l'unité et la détermination des Occidentaux. Il a cru qu'il allait diviser les deux parties de l'Alliance atlantique, l'Europe et les Etats-Unis : il n'y est pas arrivé, au contraire. L'OTAN n'a été aussi unie. Jamais l'Union européenne n'a été aussi unie. Est ce que le peuple russe, au delà de Vladimir Poutine, est prêt à payer le prix d'une guerre ? Je ne suis pas du tout sûre. Envahir l'Ukraine, la Russie est en train de le faire, même si l'armée ukrainienne se bat avec énormément courage et résiste mieux que certains ne l'avaient anticipé. Mais rester en Ukraine : à quel coût, à quel prix ? Est-ce que les Russes veulent perdre leurs soldats, leurs enfants dans une guerre contre d'autres slaves ? J'ai de vrais doutes.

Comment aider le peuple ukrainien au niveau humanitaire, social, économique ?

Certains sont partis prendre les armes, d'autres sont en fuite. C'est une situation absolument bouleversante, épouvantable, que cette population traverse et les civils sont visés par les combats. C'est une vraie guerre sale qui a commencé de la part de la Russie. L'Union Européenne a voté une première aide financière d'urgence, 1,2 milliard d'euros, et le Conseil a voté hier l'ajout de 300 millions d'euros de plus.

Tout ce que nous pouvons faire en matière de protection civile, nous allons le faire. Il faut aussi que nous accueillons les réfugiés qui se massent en Pologne, en Moldavie, en Roumanie. Il y a une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne demain et nous allons auditionner la commissaire aux questions migratoires lundi prochain, pour voir comment on peut coordonner l'accueil de ces réfugiés, s'assurer que les droits de l'homme sont respectés par les pays qui les accueillent, et mettre en place une solidarité vis-à vis-des pays qui sont en première ligne.

Avez-vous la crainte de débordements de la guerre dans des pays voisins ?

Pour Poutine, le fait qu'une ancienne république soviétique se soit détachée de la Russie, il qualifie ça de folie. Ça veut clairement dire des pays comme la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie, qui sont évidemment très inquiets. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé, au niveau de l'OTAN, de renforcer la présence de troupes françaises en Estonie et en Roumanie. Les Etats-Unis renforcent leur présence en Pologne. C'est une nécessité pour rassurer ces pays. Des députés européens, polonais, baltes, me disaient aujourd'hui qu'ils ont été sauvés des délires agressifs de Vladimir Poutine parce qu'ils étaient dans l'OTAN.

Source : invitée du 17-20 franceinfo Heure : 19h40 Validation : GG

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