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L’Islande ne veut plus adhérer à l’UE

La coalition de centre droit respecte ses promesses électorales. Le gouvernement islandais a annoncé qu’il abandonnait les démarches d’adhésion à l’Union européenne. Sur fond de quotas de pêche, la droite islandaise préfère revenir à une doctrine de «coopération étroite», qui ne remettra pas en cause les grands équilibres du pays.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Volcan islandais (Erik Christensen/Wikicommons)

A la faveur d’un gouvernement de gauche, le premier de son histoire, l’Islande a déposé sa candidature à l’adhésion à l’Union en juillet 2009. Mais lors d’un changement de majorité, les négociations entamées en 2010 ont été mises en attente à la demande du gouvernement islandais. Elles sont finalement abandonnées en ce mois de mars 2015.
 
Pas de référendum       
Au sein de la coalition de centre droit, le Parti de l’Indépendance, farouchement anti-UE, n’a fait qu’appliquer son programme.
Car les sondages, les uns après les autres, indiquaient têtus que le pays ne voulait pas de Bruxelles. En fait, seulement 30% des électeurs  souhaitent que le pays intègre l’Union. Etonnamment, pro et anti-UE s’accordent sur la tenue d’un référendum. La démocratie dans le pays des glaces n’est pas un vain mot ! Et pourtant, le gouvernement a rejeté toute idée de référendum, au risque de faire exploser la coalition.
        
Les mauvaises langues diront que le pays n’a plus besoin de l’Union pour relancer son économie. Les trois banques du pays ont fait faillite. Le PIB, qui avait reculé de 5,1% en 2009, puis de 3,1% en 2010 remonte aujourd'hui. Le déficit public a été ramené à 0,2% du PIB contre 1,7% en 2013, grâce notamment à des recettes fiscales en hausse. La violente crise de 2008 est derrière.
        
La question des quotas de pêche
Elle n’est même pas apparue lors des premières négociations avec l'Union. Il est clair que pour se conformer aux volumes européens de prises de poissons, les pêcheurs islandais allaient devoir faire des efforts. Or les armateurs, très influents dans la politique islandaise, n’auraient pas accepté cela.
 
Mais l’Islande n’est pas pour autant «euro réfractaire». Elle est membre de l’espace Schengen et également membre de l’espace économique européen.
D’ailleurs, dans la lettre que Gunnar B.Sveinsson, le ministre des Affaires étrangères, a adressé au président Letton (qui dirige l’Europe pour six mois), il rappelle «l’importance de maintenir des relations étroites et de coopération» entre l’Union et son pays. Ne plus postuler ne signifie donc pas être en froid...

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