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L’Irlande sort de la crise. Vraiment ?

Le gouvernement irlandais dans un grand mouvement d’auto-congratulation a annoncé sa sortie du plan de sauvetage de la troïka, le 15 décembre 2013. La crise est finie? Pas sûr. Bon élève du club de l’austérité, le pays est toujours embourbé dans la dépression et son économie est essorée.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le Sénat à Dublin. (AFP)

Le 15 octobre dernier, le gouvernement irlandais a présenté un budget d’austérité comportant 2,5 milliards d’euros d’économies. De quoi faire plaisir à la troïka et sortir du plan d’aide, clame Enda Kenny, le Premier ministre. Selon lui, l’Irlande ne demandera pas une ligne de crédit à la sortie du plan d’aide.

Mais selon le journal britannique The Guardian, l’Europe ne lâchera pas de sitôt la surveillance de l’Irlande. Seul le risque d’un défaut de paiement a été écarté.
Pour le journal, l’austérité est toujours de mise, et mine l’économie en bridant l’investissement.
 
Et pour les Irlandais, la potion est sévère. Juste un exemple tiré du Irish Times. Les demandeurs d’emploi voient leur allocation sévèrement amputée. Pour les 22-24 ans, elle passe de 144 à 100 euros par semaine, et de 184 à 144 euros pour les plus de 25 ans.
Un chômage qui se situe toujours à 14% de la population active.

Selon le Sinn Féin, parti de gauche, 300.000 personnes sur quatre millions et demi d’habitants ont émigré en 4 ans de crise.
Ajoutez à cela que les taxes sur le tabac et l’alcool ont été augmentées: 50 centimes sur une bouteille de vin. Le ticket modérateur sur les consultations médicales est lui aussi en hausse d’un euro.

Bref, il y a deux façons d'analyser la situation irlandaise. Sur le plan comptable, les progrès sont patents. Le déficit public irlandais, qui frôlait les 14 % du PIB en 2011, devrait repasser l'an prochain à 4,6 %. Mais avec une croissance de 1%, le retour aux belles heures des années 90 est encore loin.

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