L’Irlande annonce un plan d'austérité de 15 milliards d’euros sur 4 ans
Ramener le déficit public irlandais à 3% du PIB d’ici 2014. C’est l’objectif du plan de rigueur présenté aujourd’hui par Dublin. Un plan présenté comme un préalable indispensable à l'octroi d'une aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international de quelque 85 milliards d’euros pour sauver le pays de la banqueroute.
Et quand on sait l’ampleur du déficit, qui s’est envolé à 32% du PIB cette année principalement en raison des sommes astronomiques injectées dans les banques pour les sauver de la faillite, on comprend mieux les mesures draconiennes annoncées cet après-midi pour combler la brèche. 15 milliards d'euros. C’est donc ce que le gouvernement irlandais espère économiser sur les quatre années à venir, dont 10 milliards d'économies budgétaires et 5 milliards de revenus supplémentaires générés par des hausses d'impôts. Le plan prévoit notamment :
- La baisse des dépenses sociales de 2,8 milliards d'euros d'ici à 2014
- La suppression de 24.750 emplois publics, pour revenir au niveau de 2005
- L’abaissement du salaire horaire minimum de 8,65 à 7,65 euros
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La hausse de la TVA de 21 à 22% en 2013, puis de 22 à 23 % en 2014
L’Irlande a en revanche décidé de maintenir le taux d'imposition des sociétés à 12,5% (contre 30 % en moyenne dans le reste de l’Europe), refusant ainsi de céder aux pressions de certains de ses partenaires européens, dont la France, qui demandaient son relèvement.
"Les objectifs de ce plan sont exigeants mais réalistes ", indique le document de 130 pages remis par le gouvernement à la presse. "Ce plan génèrera de la confiance dans le pays et à l'extérieur", ajoute-t-il tout en annonçant des prévisions de croissance d'environ 2,75% par an entre 2011 et 2014. Mais pour les 4,3 millions d'Irlandais concernés par ce nouveau plan de rigueur, le troisième depuis le début de l’entrée du pays en récession il y a deux ans, l’heure est à l’inquiétude. D’autant plus que cette crise économique et sociale, avec un taux de chômage record de 14% de la population active, se double d'une crise politique. Vivement contesté par l'opposition pour sa gestion de
la crise financière, le Premier ministre Brian Cowen a en effet été contraint d'annoncer des élections anticipées pour l'année prochaine.Cécile Mimaut, avec agences
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