Les Roms dénoncent les discriminations à Bruxelles
L'embarras de José Manuel Barroso. Le président de la Commission européenne a été interpellé aujourd'hui lors d'une conférence qu'il avait lui-même décidé de mettre en place, à Bruxelles, dans un contexte tendu au sujet de la communauté Rom et des discriminations qu'elle rencontre.
Voilà quelques jours, la Commission a en effet choisi d'avaliser le recensement controversé choisi par le gouvernement italien, que beaucoup considèrent comme un "fichage" ethnique. Le projet final de Rome a d'ailleurs été légèrement "édulcoré", Bruxelles excluant tout recensement sur une base ethnique ou religieuse.
José Manuel Barroso a donc tenté, au cours d'une brève allocution, de minimiser la décision de ses services : "Vous dénoncez la discrimination ethnique. La Commission
est tout à fait sur cette ligne".
_ Avant de renvoyer la responsabilité de la situation des communautés Rom aux pays européens eux-mêmes. "La situation dramatique des Roms ne peut être réglée depuis
Bruxelles. Les instruments pour créer ce changement sont dans les mains des Etats membres. Les politiques pour l'intégration des Roms sont de la compétence des
Etats membres".
"Gentil bla-bla"
Les Roms, peuple sans Etat, seraient quelque 10 millions en Europe et constituent la plus grande minorité ethnique de l'UE. Aujourd'hui, c'est notamment le financier George Soros qui a pris leur défense. "Le fichage ethnique devrait être illégal et j'espère que la
Cour européenne de Justice établira ce fait", a-t-il lancé.
D'un ton plus véhément, le représentant de l'organisation
European Roma Grassroots, Valeriu Nicolae, a mis en doute l'utilité du rendez-vous : "Nous subissons aujourd'hui un gentil bla bla sur l'intégration,
alors que cela fait 800 ans qu'on essaie de nous expulser d'Europe,
et personne aujourd'hui ne nous a dit ce qui va être fait pour nous
débarrasser des comportements anti-Roms".
Bruxelles a publié à l'issue de la conférence un texte contre toutes les formes de discrimination, qui devrait servir de base à un sommet au mois de décembre.
Matteu Maestracci avec agences
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