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Les ministres européens ont affiché leurs divergences lundi sur les négociations commerciales avec le Mercosur

Après six ans d'interruption, les discussions entre dirigeants de l'UE et des pays de l'organisation économique sud-américaine (Mercosur) doivent être officiellement relancées lundi, lors d'un sommet à Madrid.Problème, la reprise de ces négociations est critiquée par une dizaine de pays dont la France.
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Bruno Le Maire, le ministre français de l'Agriculture (France 3 Aquitaine)

Après six ans d'interruption, les discussions entre dirigeants de l'UE et des pays de l'organisation économique sud-américaine (Mercosur) doivent être officiellement relancées lundi, lors d'un sommet à Madrid.

Problème, la reprise de ces négociations est critiquée par une dizaine de pays dont la France.

Particulièrement remonté, le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire. "Je ne vois pas pourquoi l'agriculture serait toujours la variable d'ajustement des négociations commerciales en Europe", a-t-il déploré à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles. "Ce n'est pas raisonnable", a insisté le ministre, "alors même que ces agriculteurs traversent une des crises les plus graves qu'ils aient eu à connaître au cours des 30 dernières années".

La France a réuni autour d'elle neuf Etats (l'Autriche, la Pologne, la Roumanie, Chypre, l'Irlande, la Finlande, la Grèce, la Hongrie et le Luxembourg) pour cosigner un texte critiquant l'initiative et jugeant "inacceptable" d'envisager de nouvelles concessions
agricoles après celles offertes par la Commission européenne en 2008 dans le
cadre des pourparlers de l'OMC du cycle de Doha, qui constituent déjà "une
limite ultime" pour les agriculteurs européens.

A l'inverse, la ministre espagnole Elena Espinosa, dont le pays préside l'UE, a défendu lundi la reprise de ces négociations "très importantes". Et la néerlandaise Gerda Verburg a estimé que "discuter et négocier n'est jamais mauvais, à condition que l'on s'en tienne aux positions" arrêtées entre Européens.

La ministre allemande Ilse Aigner, qui ne s'est pas non plus associée à la démarche française, a elle insisté sur la nécessité de négocier "de façon équilibrée". C'est la Commission européenne qui a mandat de conduire les négociations, et a fait récemment savoir son intention de les relancer.

Le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a défendu lui le choix de l'exécutif européen, qui correspond à "l'intérêt économique de l'UE". "Je vais être très attentif à la manière dont les négociations sur l'agriculture vont être conduites", a assuré M.Ciolos.

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