Les Européens se montrent partagés sur le principe d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne
47% des sondés s'y montrent favorables, contre 47% qui ne le sont pas (6% sans opinion), selon une étude coordonnée par l'Université autonome de Madrid, l'Université de Grenade et Bogazici University (Istanbul).
En revanche, à la même question posée dans le cadre d'un référendum, 52% répondent "non", contre 41% de "oui" et 7% qui ne répondent pas.
L'étude a été présentée samedi soir à Istanbul.
L'étude a été réalisée dans cinq pays de l'UE (Allemagne, Espagne, France, Pologne, Royaume Uni), un choix représentatif de l'ensemble des pays de l'UE, selon les estimations des responsables du sondage, a expliqué Hakan Yilmaz, professeur à l'Université Bogazici.
Concernant le référendum, le "non" à l'entrée de la Turquie dans l'UE l'emporte en France (64,4%), en Allemagne (62%) et au Royaume uni (46,3%), et le oui en Pologne (54,1%) et en Espagne (53,2%).
L'Union européenne a ouvert en 2005 des négociations en vue de l'adhésion de la Turquie. Le processus piétine du fait notamment de l'opposition de plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne.
Le sondage intitulé "Perceptions européennes sur la Turquie comme futur Etat membre" a été réalisé en août-septembre 2009 sur plus de 5000 personnes, avec l'aide de l'UE et l'Association dialogue avec l'Europe (Istanbul).
Le professeur Yilmaz s'est employé à expliquer l'écart entre ce que les Européens pensent d'une adhésion turque (ils sont très partagés) et leur rejet plus tranché de cette même idée en cas de référendum: "Si vous forcez les gens à se déterminer dans un référendum, ils hésitent à changer les choses, ils penchent pour le statu quo, alors qu'ils ont plus d'audace lorsqu'on leur demande un simple avis, avec des nuances telles que 'êtes-vous favorable' ou 'plutôt favorable'", pense-t-il.
Interrogés sur les arguments contre une adhésion turque, 38,9% des sondés choisissent celui selon lequel la Turquie est "un pays musulman (...) incompatible avec les racines chrétiennes communes" de l'Europe, loin devant l'argument selon lequel "la Turquie n'est pas située sur le continent européen" (14,6%). On ignorait dimanche si, parmi d'autres arguments soumis aux sondés, figuraient d'autres données géopolitiques et historiques (questions du génocide arménien, de Chypre...).
Interrogés sur les "critères les plus importants pour de nouvelles admissions dans l'UE", les sondés mettent en tête le respect par le candidat des principes démocratiques et des droits de l'Homme (60,6%), et le fait qu'il pourrait contribuer au développement économique de l'Europe (59,1%).
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