Les euro-obligations voulues par Hollande sont renvoyées aux calendes grecques, admet Ayrault
"Le système de
mutualisation de la dette exige une plus grande intégration politique qui est
nécessaire. Cela prendra sans doute plusieurs années" . S'ils n'étaient
pas signés Jean-Marc Ayrault, on aurait pu jurer que ces propos sortaient de la
bouche d'un ministre allemand. Début juin, Berlin répétait encore que les "eurobonds" seraient "envisageables
à la fin d'un processus d'intégration politique en Europe (dans) de
nombreuses années."
Pourtant, il y a un mois tout
juste, François Hollande avait expliqué que les euro-obligations devaient être
le "point de départ" d'un processus d'intégration de la zone
euro. Angela Merkel y voyait, elle, un "aboutissement".
D'un sommet à l'autre, en quatre semaines, Paris s'est donc rallié à la
position allemande. Et symboliquement, c'est dans les colonnes de l'hebdomadaire
allemand Die Zeit que le Premier ministre est allé l'expliquer.
Embryons d'euro-obligations
Même si cela y ressemble comme deux gouttes d'eau, l'Elysée et Matignon réfutent l'idée d'un revirement. Le
sujet doit être abordé comme une "perspective" lors du sommet
européen des 28 et 29 juin, martèle Jean-Marc Ayrault. On ne lâche que du lest sur le calendrier, pour arriver à un compromis
gagnant-gagnant avec les Allemands.
Et la France de proposer un premier pas, "sans attendre", dit
Ayrault. Déjà évoqué en mai dernier, ce "point de départ"
pourrait prendre la forme de "modalités intermédiaires" d'euro-obligations,
comme "des émissions à court terme" de titres de dette
mutualisés (les "eurobills"), ou un "fonds d'amortissement"
de la part de la dette publique supérieure à 60 % du PIB des Etats de la
zone euro.
Autant d'instruments, vus comme des embryons d'euro-obligations, qui devraient
davantage rencontrer les faveurs de Berlin, d'autant que certaines de ces idées sont... allemandes.
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