Les émeutes de Stockholm écornent le modèle social suédois
Après une cinquième nuit de
violences, le débat fait rage en Suède sur l'intégration des immigrés, qui représentent
environ 15% de la population, se concentrent dans les quartiers pauvres des
grandes villes du pays et connaissent un taux de chômage plus important que le
reste de la population. La crainte est forte d'une récupération de la part du
parti démocrate suédois, troisième en termes de popularité, le
tenant de la lutte anti immigration.
Le Premier ministre
conservateur Fredrik Reinfeldt, fervent partisan de l'accueil des immigrés, a
voulu donner devant le Parlement l'image d'une nation unie. "Je pense
qu'il est dangereux de vouloir dépeindre la Suède avec une
capitale séparée de ses banlieues. Je ne pense pas que ce soit vrai. Je pense que
la ligne qui nous divise traverse Husby, entre une population majoritaire et à
côté un petit groupe de fauteurs de trouble ", a-t-il déclaré.
"C'étaient des gamins"
(une victime des émeutes avec Claude Guibal)
Les chercheurs en sciences sociales
soulignent que la colère a des racines profondes. "Vivre comme jeune dans
ces endroits de ségrégation peut être très difficile de beaucoup de manières. Vous
n'avez pratiquement aucun contact avec d'autres Suédois et souvent pas une
bonne compréhension de la société suédoise ", soulignait Aje Carlbom,
anthropologue social à l'université de Malmö.
La Suède terre d'asile accueille ls migrants (+43000 en 2012) ms en ls contenant ds ls cités. Étanchéité de 2 mondes qui vivent en parallèle
— Claude Guibal (@ClaudeGuibal) May 24, 2013
Les quartiers où ont éclaté les
incidents sont bien connus des habitants de Stockholm pour leur concentration
de problèmes sociaux comme le chômage, l'échec scolaire ou le désœuvrement de
la jeunesse. "L'écart entre les quartiers s'est accru" dans une ville
où "le marché du logement est vraiment segmenté ", estimait Eva Andersson,
géographe urbaine de l'université de Stockholm.
La Suède est devenue une destination
prisée des immigrants en Europe. Elle a accueilli ces dix dernières années des
centaines de milliers de personnes venues d'Irak, d'Afghanistan, de Somalie,
des Balkans et récemment de Syrie.
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