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Les députés se prononcent sur la loi de stabilité financière dont l'adoption devrait marquer le départ du Cavaliere.

Après le Sénat, qui a voté vendredi en faveur de cette loi d'austérité réclamée par l'Union européenne, la Chambre des députés devait engager le débat à 12h30. Le président du Conseil réunira ensuite son gouvernement vers 18h00 pour ce qui devrait être son ultime conseil des ministres.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Mario Monti. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Après le Sénat, qui a voté vendredi en faveur de cette loi d'austérité réclamée par l'Union européenne, la Chambre des députés devait engager le débat à 12h30. Le président du Conseil réunira ensuite son gouvernement vers 18h00 pour ce qui devrait être son ultime conseil des ministres.

Si le scénario est respecté, "Il Cavaliere", privé mardi dernier de sa majorité à la Chambre, se rendra en suite au Palais du Quirinal, le siège de la présidence, pour remettre sa démission au président Giorgio Napolitano. Son retrait de la vie politique italienne serait un événement majeur : depuis 1994, Berlusconi a dirigé à trois reprises le gouvernement (1994-1995, 2001-2006 et depuis 2008).

Il ouvrira la voie à la formation d'un gouvernement élargi que devrait diriger l'ancien commissaire européen Mario Monti, actuel président de l'université Bocconi de Milan et président honoraire du cercle Bruegel, un club de réflexion économique européen. Monti a été nommé mercredi dernier sénateur à vie par le président de la République, un décret inattendu qui a préparé le terrain à sa désignation à la tête du gouvernement. Samedi matin, il a eu des consultations avec , le nouveau président - italien - de la Banque centrale européenne. Selon certains politologues, son gouvernement, qui devrait être largement composé de technocrates, pourrait être annoncé dès dimanche soir, avant l'ouverture des marchés.

L'accélération du cours de la vie politique italienne a été impulsée par Giorgio Napolitano et des parlementaires en réponse à la pression exercée par les marchés qui ont porté cette semaine les taux exigés sur les emprunts d'Etat italien à des niveaux frôlant les 7% pour le papier à dix ans, soit le seuil qui a vu l'Irlande et le Portugal se résoudre à demander l'aide de l'UE. Le scénario d'une éviction programmée de Berlusconi a allégé les tensions en fin de semaine.

Mais il faudra à Monti, ou à toute autre personnalité nommée à la tête du gouvernement, obtenir un soutien politique suffisant pour réformer les retraites, le marché du travail et le secteur public ainsi que le réclament les partenaires européens de Rome. Or, la Ligue du Nord, alliée fédéraliste de Berlusconi, a déclaré qu'elle ne participerait pas à un gouvernement Monti. Peuple de la liberté (PDL), le parti d'"Il Cavaliere" est quant à lui divisé sur l'attitude à adopter, même si le président de son groupe à la Chambre des députés, Fabrizio Cichitto, a déclaré ce samedi matin qu'il n'excluait pas de soutenir un gouvernement Monti.

"Les gouvernements techniques, ça n'existe pas, parce que tous les gouvernements sont politiques par le biais du vote du parlement", rappelait jeudi l'actuel ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini. Et les atermoiements observés en Grèce cette semaine sont là pour rappeler que le passage du projet à la réalité peut être tortueux. Vendredi, le président Napolitano a reçu le soutien de plusieurs de ses homologues européens.

Au cours d'une conversation téléphonique, le président allemand Christian Wulff lui a dit être conscient des potentiels de l'économie et de la solidité du système bancaire en Italie. Les deux hommes sont convenus de la nécessité de faire vite pour appliquer les mesures d'austérité qui aideront à relancer la dynamique européenne. Nicolas Sarkozy a exprimé pour sa part sa "pleine confiance dans l'action déterminée et efficace du chef de l'Etat italien" et lui a apporté son "soutien le plus total".

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